Le tourisme, grâce aux multiples opportunités économiques, de développement et d’emplois qu’il offre à des populations souvent laissées en rade, apparaît de plus en plus comme un secteur prometteur et durable. Surtout dans un contexte économique international fluctuant. En la matière, notre pays, le Mali, possède un potentiel énorme – souvent sous-exploité : Falaises de Bandiagara, Tombeau des Askia, Mosquée de Djingareyber, Musée national du Mali, Parc national du Mali, Delta intérieur du Niger, Grande mosquée de Bamako, Parc national de la Boucle du Baoulé, Monts Hombori, Dune rose, Mosquée de Sidi Yahia, Chutes de Gouina, Mamelon de Sikasso. Pour ne citer que ceux-ci.
Malgré la présence sur notre sol de ces merveilles touristiques inscrites pour la plupart au Patrimoine mondial par l’Unesco, on ne semble pas penser d’emblée au Mali comme destination touristique, aujourd’hui. Les chiffres sont pourtant illustratifs. En 2017, le Mali a accueilli environ 193.000 touristes étrangers, contre 159.000 en 2015. Cela, malgré l’insécurité dont pâtit le pays depuis quelques années, note la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
L’insécurité handicape certes ce secteur, mais elle pourrait être vaincue en faisant le lien entre tourisme et paix. Tel est l’un des objectifs du Rapport sur le développement économique en Afrique de la CNUCED. Ce document montre que la paix est un moteur naturel du tourisme, et que le tourisme, à son tour, est un facteur de promotion de la paix.
Ainsi, cette relation réciproque positive se noue lorsque le tourisme fait le lien entre les différentes cultures. Elle (relation) dynamise donc les partenariats, fait naître de nouvelles opportunités économiques. A titre d’illustration, le secteur touristique malien a contribué à hauteur de 9% environ au produit intérieur brut (PIB). Il représente quelque 6% du total des emplois en 2017 selon le World Travel and Tourism Council, un forum pour l’industrie des voyages et du tourisme. Au regard de cet apport appréciable, il est raisonnable de penser qu’au Mali aussi, le tourisme pourrait apporter une contribution précieuse à la paix.
Notre pays pourrait, en la matière, exploiter davantage les liens régionaux. Surtout qu’environ 30% des touristes internationaux qui visitent le Mali sont originaires d’Afrique, révèle le Forum. Un taux qui, selon la CNUCED, augmentera probablement avec la croissance des revenus disponibles dans la région, une meilleure intégration régionale, un renforcement des infrastructures de transport, ainsi qu’avec l’émergence d’une paix plus stable et durable.
Pour ce faire, la CNUCED entend mettre son expertise au profit du Mali, en menant une étude devant permettre de «comprendre la structure des chaînes de valeurs dans le secteur du tourisme ». Un préalable important pour l’élaboration des politiques de développement de ce secteur transversal.
Cheick M. TRAORÉ
Source: L’Essor- Mali