Choguel s’adressait aux manifestants massés à la Place de l’indépendance à Bamako pour demander le retrait du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Lors de cette manifestation initiée par un Collectif réunissant des associations, des syndicats et d’autres organisations de la Société civile, une lettre ouverte adressée au président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a été remise à M. Maïga.
Pour ce Collectif, il est « inconcevable » que le Mali puisse continuer à payer pour son combat contre l’impérialisme, le néo-colonialisme français, à travers des institutions sous régionales qui, malheureusement, ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs.
Partant de là, il souhaite l’arrêt immédiat des missions de la CEDEAO au Mali, le retrait pur et simple du Mali de cette organisation, la création d’une monnaie nationale symbole de souveraineté et la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali.
« Les 24 mois fixés pour la durée de la transition ne sont pas négociables sauf avis contraire du président de la transition’’, a fait savoir le Premier ministre. Peut-on parler d’une contradiction ou plutôt d’un jeu politique ?
Il y a quelques semaines, sortant d’une rencontre avec les militants du mouvement du M5-RFP à Badalbougou, tard dans la nuit, le Premier ministre a fait savoir que le souhait du peuple, c’est de sortir de la CEDEAO, mais de son avis, le Mali, membre fondateur, ne peut pas quitter la CEDEAO.
La question que l’on se pose aujourd’hui est de savoir à qui profite ce bras de fer entre la CEDEAO et le Mali pendant que les populations de l’espace et surtout du Mali sont prises en otage par une précarité ambiante.
Lors de leur sommet extraordinaire, le 25 mars à Accra au Ghana, les dirigeants de la CEDEAO ont renouvelé les sanctions prises le 9 janvier dernier contre le Mali, exigeant des autorités de transition un nouveau chronogramme de la période de transitoire étalé sur 12 à 16 mois.
Ce que Bamako a catégoriquement refusé, proposant un chronogramme incompressible de 24 mois.
Après le coup d’État du 18 août 2020, une transition politique avait été lancée le 15 septembre pour une durée initiale de 18 mois. Elle est arrivée à échéance le 25 février dernier.
Entre temps, depuis la « rectification » du 24 mai 2021, les autorités de transition sont engagées dans des négociations avec l’organisation sous régionale soutenue par la Communauté internationale, pour une prolongation du délai initial. Ladite prolongation est aujourd’hui au centre de toutes les discordes.
Bourama KEITA
Source: LE COMBAT