Soutien du dictateur Moussa Traoré dans les années 1980, ce candidat malheureux à trois présidentielles fut tour à tour ministre du président Amadou Toumani Touré puis d’Ibrahim Boubacar Keïta. Lorsque ce dernier est renversé en 2020, Maïga s’est montré d’abord très critique envers les officiers putschistes. Avant d’accepter en juin, le poste de chef du gouvernement qu’ils lui offraient.
Vieux routier de la politique, le chef du gouvernement est l’un des adversaires les plus virulents de la France. Il vient d’être sanctionné, avec quatre autres officiels, par l’Union européenne.
Il est celui par qui la rupture est arrivée. C’était fin septembre à la tribune de l’ONU. Choguel Kokalla Maïga accusait la France, qui venait d’annoncer une réduction de la force Barkhane, de lâcher le Mali “en plein vol”. A l’époque, les mots avaient choqué l’Elysée. Ils n’étaient pourtant rien comparés à la charge lancée mercredi, dans laquelle le Premier ministre malien a affirmé que Paris exerce “un terrorisme politique, médiatique et diplomatique” contre son gouvernement.
Deux jours plus tard, il était sanctionné par l’Union européenne pour son obstruction à la transition politique, avec quatre autres dirigeants. Il leur est interdit de pénétrer sur le territoire de l’Union européenne et leurs avoirs sont gelés.
Caméléon politique
A 63 ans, Choguel Maïga est définitivement embarqué avec la junte au pouvoir à Bamako qui a fait le choix de la rupture avec la France et du rapprochement avec Moscou. Même s’il a suivi des études d’ingénieur en Russie, il n’avait jusqu’alors jamais affiché une telle ligne anticolonialiste et populiste, mais plutôt les qualités d’un caméléon politique.