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Chefferie de l’opposition: 500 millions payés à Soumi

Ça y est : Soumaïla Cissé a reçu de l’État, la semaine dernière, la rondelette somme de 500 millions de nos francs, au titre de sa prise en charge annuelle, conformément à son statut de chef de l’opposition. Cet avantage financier lui en a été octroyé par la loi portant statut de l’opposition par l’Assemblée nationale, lors de sa plénière du 19 février 2015.

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Promulguée par le président de la république, le 4 mars 2015. Après plusieurs sorties téléguidées sur cette problématique, le chef de file de l’opposition est enfin dans ses droits. Quelle opinion le contribuable malien peut-il avoir sur le traitement financier en faveur du chef de l’opposition, surtout en ces périodes de vaches maigres où les priorités font légion ? Décryptage…

La loi N° 2015/007/du 4 mars 2015, portant statut de l’opposition politique, a apporté plusieurs innovations : l’opposition est non seulement représentée par un porte-parole, qui prend le titre de chef de file de l’opposition politique, mais aussi il a rang de ministre, essentiellement au plan protocolaire, et bénéficie, au plan financier, d’un traitement financier adéquat. A titre illustratif, pour l’exercice 2016, il lui est attribué 500 millions de francs CFA.
De sources crédibles, on apprend que cet argent a été remis à notre chef de file de l’opposition, la semaine dernière, même si très, dans l’entourage de l’opposition et de l’intéressé lui-même, peu d’informations ont circulé autour de la question. La somme (500 0000 000 de francs CFA), même si elle n’est pas la mer à boire, pour un Etat, est considérable, pour le commun des Maliens qui estime qu’elle équivaut à un traitement mensuel de plus de 40 millions par mois ; soit plus d’un million de francs CFA par jour. Voilà, c’est cet effort financier colossal qui est consenti par l’Etat au chef de file de notre opposition. Autrement dit, Soumaïla Cissé est plus payé que n’importe quel fonctionnaire de l’Etat ; beaucoup plus qu’un ministre, en termes de traitement salarial, mieux que le président de l’Assemblée nationale et même plus que le président de la république.
Comment va-t-il disposer d’un tel montant ? Connu pour son patriotisme, va-t-il enfin aider l’armée à mieux s’équiper, lui qui en a fait son cheval de bataille politique ? Toujours enclin de reprocher aux autorités le non-équipement de nos forces armées et de sécurité aura-t-il le courage et la gentillesse de donner un coup de pouce à notre outil de défense nationale, ne serait-ce que symboliquement avec une partie de cette manne financière ? En tout cas, cinq cents millions, c’est suffisamment important pour pouvoir fournir beaucoup de pick-up à l’armée ou même de nombreux fusils d’assaut.
Assurément, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, doit pouvoir montrer, avec du concret, l’exemple patriotique à ses concitoyens, comme le stipule le statut de l’opposition, en agissant au profit de l’intérêt par devoir citoyen. En effet, le statut de l’opposition, dans sa section II consacrée aux devoirs, il est expressément indiqué que le chef de file de l’opposition doit « veiller au respect des principes de la souveraineté nationale, de l’intégrité du territoire, de la forme républicaine de l’Etat, de l’unité nationale et de la laïcité de l’État. Il doit également cultiver le principe de la conquête démocratique du pouvoir, l’usage de la non-violence comme moyen d’expression de la lutte politique et le respect de la règle de la majorité et défendre les intérêts supérieurs de la nation’’.
Avant Soumaïla Cissé, on se rappelle de l’exemple patriotique de cet homme politique, ayant pris la décision historique de renoncer à son salaire, primes et autres indemnités qu’il a reversés au trésor public pour servir à soulager l’Etat dans certaines de ses charges régaliennes. Le secrétaire général du parti SADI, Oumar Mariko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, au cours de la mandature 2012-2013, a renoncé à ses rémunérations des 15 derniers mois à l’Assemblée nationale. Le montant total (indemnités, salaire), évalué, en son temps, atteignant la somme de 28 millions de francs CFA, par le cabinet d’étude DIABA de Maître Kadiatou COULIBALY, a été entièrement reversé au trésor public avec l’autorisation de l’intéressé lui-même. Le secrétaire général de SADI a expliqué que bien qu’il avait refusé la prolongation du mandat des députés, et de ce fait ayant démissionné de l’hémicycle, l’Assemblée nationale continuait à lui verser ses salaires et indemnités dans son compte à la BIM. SA.
Si le statut de l’opposition a été jugé nécessaire et voté par l’Assemblée nationale en 2015, avec son coût exorbitant au détriment du trésor public, en 1991, lors de la Conférence nationale, le peuple souverain du Mali s’était opposé au financement des partis politiques avec l’argent du contribuable. Aujourd’hui, en plus des partis politiques, qui se partagent, chaque année, des centaines de millions de nos francs de l’argent public, le chef de file de l’opposition, lui, pourra désormais se gargariser avec l’argent du contribuable. Autre temps, autres mœurs politiques, nous dira-t-on.

Par Sidi Dao

 

 

Source: info-matin

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