« On ne peut pas plaire à tout le monde ! ». Voilà en substance, la phrase qui ressort dans le tant flatté livre publié il y a peu, par l’ancien ministre Mamadou Igor Diarra qui au bout du compte, de par cette autobiographie, à la limite médiévale, à l’orée des élections présidentielles, tente de brouiller son image afin de s’offrir une virginité aux yeux de l’opinion.
Métisse comme bien d’autres, banquier et ministre, comme on en dispose à vendre au Mali ! C’est pourquoi, à la lecture de son livre, l’on se demande ce qu’a bien voulu nous conter Monsieur Mamadou Igor Diarra.
A raccourcir, l’on notera que M. Diarra qui évoquera plus tard ses intentions politiques qu’il avait longtemps gardées, s’attache surtout à faire un récit autobiographique de ce métisse, fils de soldat, qui a eu la chance d’aller à l’école et d’avoir un avenir que tout bon malien mérite s’il était dans les mêmes faveurs…
Plus loin, Igor qui a eu à servir dans les établissements financiers, explique également que ses différentes prestations ont toutes été occasionnées par des faveurs. Du banquier au ministre par deux fois !
Là où il fallait l’attendre c’est quand, dans les derniers passages de son œuvre, Mamadou Igor développe l’occasion de mettre en œuvre son rêve pour le Mali. C’est là où il a tout dit.
En clair, Mamadou Igor dont on ne reviendra pas sur la vie racontée, s’offre d’abord un parcours sans faute et un patriotisme taillé sur mesure qu’il porte comme un chapeau.
Par contre, les plus avertis se souviennent des manœuvres d’Igor ministre de l’Economie et des Finances, si hâte de se hisser à la Primature.
Ancien ministre d’ATT qui fut comme IBK, celui qui lui donna l’occasion de devenir ministre dans un premier temps, Igor mentionne les faiblesses de ce dernier comme ceux d’IBK, mais que lui ministre, fut clean, voire saint !
Si juste Mamadou Igor a pris le désir de raconter son parcours par ascenseur à cette veille des présidentielles auxquelles il veut se présenter, il est à admettre que l’homme tient à séduire à travers l’écrit. Alors que deux fois ministre, il est jusqu’ici un illustre inconnu dans son propre pays. A qui la faute ?
Un peu de respect pour le peuple malien qui sait reconnaitre le bienfait à sa juste valeur.
Sinon, écrire ce qui est tant assimilé comme ‘’«On ne peut pas plaire à tout le monde ! »’’, n’apporte rien de renouveau, si ce n’est pour évoquer cette tentative de victimisation que postule vainement Igor.
Cependant, il faut remettre à Igor son trophée pour le courage et l’habilité qu’il a à transformer ses désirs pour la réalité. Sinon depuis quand a-t-il décidé de partir du Gouvernement sous IBK, alors que sa défenestration lui a été signifiée par téléphone au moment où il était hors de lui-même ? Un peu de moral en politique !
Mamadi Cissé
Source: Le credo