Regroupés au sein de plusieurs plateformes virtuelles, les jeunes ressortissants des quatre contrées du Cercle de Yélimané à savoir, le Diafounou, le Kaniaga, le Guidimé et le Tringa, expatriés de la diaspora et locaux, décidèrent, en 2013, de s’unir pour créer une association appelée «Dagakané». Avec plus de 70.000 membres, l’Association «Dagakané»est fortement implantée dans les 92 villages des 12 communes du Cercle ainsi qu’à Bamako. Sur le plan international, elle est présente dans plusieurs pays africains, en Europe, en Amérique et en Asie.
Aujourd’hui, «Dagakané» traverse une crise qui, si elle n’est pas circonscrite, pourrait entamer l’ardeur et l’engagement de certains militants. Une division s’est déjà manifestée par des retraits de fonction pour cause de démission ou d’exclusion des structures de l’association, dont les plus visibles concernent les départs de son bureau central.
Le 17 août dernier, le bureau central a organisé une conférence de presse à la Maison de la presse pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur la situation de Dagakané. Au cours de cette rencontre, le bureau central a annoncé qu’une assemblée générale extraordinaire sera organisée le samedi 28 août aux fins de reprendre l’opération de renouvellement des instances, dans le strict respect, cette fois-ci, des statuts et règlement intérieur de l’organisation. Par la même occasion, le bureau central a aussi fait part de sa recommandation de retirer le dossier de l’année dernière déposé auprès du gouvernorat du District de Bamako, afin d’en proposer «une recomposition plus consensuelle et plus respectueuse des textes en vigueur».
Selon les conférenciers, à sa création, bien qu’apolitique, l’association s’est donnée la possibilité, à travers ses statuts, de soutenir toutes les actions politiques pouvant conduire à l’amélioration des conditions de vie des populations des quatre contrées du Cercle de Yélimané. Ainsi, à l’approche des élections législatives de 2018, Dagakané s’est fortement mobilisée pour le choix d’éventuels candidats des partis politiques concourant aux suffrages. Le choix de l’association s’était alors porté sur deux candidats, un ressortissant du Kaniaga et un autre du Diafounou, ont rappelé les conférenciers.
Les deux candidats ont été élus députés, mais par la suite, l’Assemblée nationale sera dissoute par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Aujourd’hui, la crise couve au sein de l’association et l’assemblée générale extraordinaire, prévue ce samedi, risque d’être houleuse. Le spectre de la division, voire d’implosion est d’autant plus sérieux que des membres de Dagakané ont décidé d’organiser une autre assemblée générale extraordinaire. En plus, ont indiqué les conférenciers, les mêmes personnes menacent de porter plainte contre des membres du bureau central de l’association.
Affaire à suivre….
Aminata Dindi SISSOKO
Source : L’ESSOR