Quatre ministres prennent part à cette rencontre cruciale. L’objectif est de ramener la paix et la quiétude dans cette circonscription en proie depuis quelque temps à la recrudescence des attaques terroristes.
Une rencontre sur la paix dans le Cercle de Niono, s’est ouverte, jeudi, dans la salle de conférence de la ville, en présence des ministres de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, de la Sécurité et de la Protection civile, de la Réconciliation nationale et de la Santé et du Développement social.
Le forum, qui prend fin dimanche, a débuté par une minute de silence observée à la mémoire des victimes. Et le chef de village, Boubacar Samaké, ainsi que le maire de la Commune urbaine de Niono, Abdramane Touré, qui ont, tous deux, exprimé leurs préoccupations, face à la situation actuelle d’insécurité, ont engagé les populations, avec les autorités, à trouver une solution idoine aux affrontements de toute nature dans la zone, à travers ces discussions.
De son côté, le gouverneur de la Région de Ségou, le contrôleur général de police, Alassane Traoré, a axé son intervention sur la situation sécuritaire dans le cercle, énumérant la longue liste des difficultés auxquelles font face l’administration générale, les collectivités territoriales, les forces de défense et de sécurité, les services techniques.
Quant au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, au nom du président, du vice-président de la Transition, du chef du gouvernement et de l’ensemble du gouvernement et des populations maliennes, il a présenté aux parents des victimes les condoléances et souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Il a, également, indiqué que la présence de quatre ministres à cette rencontre est un signe de l’empathie des dirigeants du pays sensibles à la souffrance de la population affectée par cette crise. Il en est ainsi des dons en vivres et médicaments aux populations, l’amélioration de la sécurité des personnes et de leurs biens et, enfin tous les efforts du gouvernement pour promouvoir le dialogue et l’entente entre les communautés.
Le Cercle de Niono, zone stratégique, est à la fois l’un des poumons économiques du Mali et un espace de grande production agricole qui partage un long cordon frontalier avec la Mauritanie, à travers les Communes de Dogofry, Sokolo et Nampala, sur une distance de 85 kilomètres. Son positionnement géographique en fait une zone d’insécurité, depuis la crise multidimensionnelle que notre pays connaît depuis 2012.
Cette situation d’insécurité est préoccupante et se caractérise par la présence accrue de groupes armés de tout acabit dans le cercle (terroristes, bandits armés), les assassinats ciblés, les vols de bétail, les enlèvements de citoyens ordinaires, des villages assiégés (notamment à Farabougou) et des conflits intercommunautaires.
La présence d’hommes armés, circulant à bord de véhicules ou sur des motos, est signalée à travers le cercle.
Un soldat malien a été tué à Farabougou au cours d’une attaque dimanche dernier, selon un habitant. Selon la même source, après une relative accalmie, la situation s’est nettement dégradée ces derniers jours, quand des jeunes, qui coupaient des broussailles, aux abords du village, ont été la cible de tirs de terroristes qui encerclent le village.
Ces tirs ennemis se sont rapidement dirigés vers les soldats, lesquels ont répliqué et repoussé les assaillants, selon l’Armée malienne. Cela fait près d’un mois que les terroristes encerclent Farabougou et une dizaine de jours que les soldats sont entrés dans le village. Des stocks de nourriture ont été livrés à plusieurs reprises, par voie aérienne, mais il est impossible d’emprunter les routes ou de se rendre dans les champs.
La situation sécuritaire générale reste tendue dans la Région de Ségou, depuis quelques temps. Elle a tendance à se dégrader, de plus en plus, dans le Cercle de Niono, notamment. Les récentes attaques du check-point de Sorowel, dans la Commune urbaine de Niono, un accrochage entre des chasseurs traditionnels Dozos et des bandits armés non identifiés à Farabougou, dans la Commune rurale de Dogofry, occasionnant la mort de cinq personnes et des blessés, suivi de l’enlèvement de personnes et de bétail, illustrent ce contexte.
Mahamadou SAMAKÉ
Amap-Niono
Source: L’ Essor- Mali