Un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu « immédiat » a été signé lundi à Rome sous l’égide de la communauté catholique de Sant’Egidio, entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés de ce pays, a constaté l’AFP.
Les parties se sont engagées notamment à un cessez-le-feu immédiat sur tout le territoire centrafricain, « sous le contrôle de la communauté internationale », selon le texte de cet accord, rendu public au siège romain de cette communauté, très impliquée dans des médiations de paix, notamment en Afrique.
« Nous nous engageons sur le plan politique à la mise en place immédiate de la part des groupes politico-militaires d’un cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national, sous le contrôle de la communauté internationale, comme étape fondamentale sur le chemin de la paix définitive », assurent les signataires de l’accord.
« Le gouvernement se charge d’obtenir la représentativité des groupes militaires à tous les niveaux », poursuit l’accord, ainsi qu’à « la reconnaissance de ces groupes comme partie prenante de la reconstruction ».
Sur le plan sécuritaire les signataires s’engagent « à la réouverture du territoire national à la libre circulation des personnes et des biens avec la levée des barrières illégales comme conséquence immédiate du cessez-le-feu ».
Toujours sur le plan sécuritaire, les signataires s’engagent à « la restauration de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national par le biais du retour des autorités administratives et la mise en place d’un mécanisme conjoint de sécurité ».
Dans ce contexte, des membres de ces groupes armés feront l’objet d’une « insertion (…) dans les forces de défense » du pays, suivant des « critères préétablis » et suite à une « mise à niveau ».
Sur le plan social et économique, les signataires s’engagent, entre autres, « à la libre circulation des ONG (…) au retour de tous les réfugiés et personnes déplacées » et à la mise en place de « programmes nationaux de reconstruction et de développement ».
« Nous saluons un accord historique pour la République centrafricaine, un accord plein d’espoir », s’est félicité le président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo.
Le ministre des Affaires étrangères de la Centrafrique, Charles Armel Doubane a lui aussi évoqué « une journée d’espoir » pour le pays à l’issue de ces négociations de cinq jours auxquelles avait participé également le représentant du secrétaire général de l’ONU et chef de la Minusca, le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga. Plusieurs chefs de partis politiques centrafricains étaient également présents.
La Centrafrique a basculé dans les massacres de masse en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par une coalition de groupes rebelles, la Seléka, à dominante musulmane.
Les groupes signataires ce lundi de l’accord de Rome appartiennent à différentes factions de la Séléka et représentent aussi les milices anti-balaka, chrétiennes et animistes, avec lesquelles elles s’affrontent régulièrement.
Les interventions de la France (2013-2016) et de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), forte de 12.500 hommes, ont ramené le calme dans Bangui mais 50 à 60% du pays reste sous le contrôle des groupes armés.