Depuis un certain temps, le fauteuil du président de la CENI du Mali est menacé, sérieusement menacé de la part de ses collègues commissaires de l’organe dirigeant pour multiples raisons. Cette situation, en cette période électorale a même paralysé les activités de la CENI. C’est pourquoi le ministre de l’Economie et des Finances est réticent pour mettre à la disposition de cet organe son enveloppe, destinée aux activités préparatoires de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain.
Après plusieurs rencontres avec le PM Boubèye Maiga et le Ministre Ag ERLAF, des membres de l’organe dirigeant de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) se sont résolus à admettre que des comportements et positions confuses de leur président constituent un véritable handicap pour permettre à leur structure de jouer pleinement son rôle aux prochaines élections. D’où une situation de véritable guerre intestine au sein de la CENI.
Certains commissaires sont montés au créneau pour demander la démission de leur président. La CENI est divisée, ses membres se regardent en chien de faïence.
D’ailleurs, il y’a de cela deux mois environ, à la vielle de la fête de ramadan, le Président et son premier vice-président ont failli en venir aux mains pour une histoire de place dans le parking.
Lors de leur Assemblé plénière du 27 Juin les membres du bureau de la CENI ont voulu destituer par vote leur président, mais dès que ce dernier a su cela, il a vite suspendu l’assemblée en évoquant des raisons. Toute chose qui lui a permis d’échapper bel à une destitution démocratique. Sans lâcher prise les contestataires sont décidés de le faire partir selon le règlement intérieur de la CENI. Pour ce faire, ils décrient sa mauvaise gestion.
Ainsi lors de l’Assemblé plénière du 27 juin 2018 certains d’entre eux ont évoqué le manque de transparence de la gestion du Président de la CENI, Amadou Bah et son questeur Befon Cissé, pour la simple raison qu’ils prennent des décisions en dehors des plénières de la CENI et les font appliquer sans l’aval des autres commissaires.
Un commissaire l’aurait interpellé sur ses sept missions de dix jours, en moins d’un mois en France sur la confection des cartes d’électeur. C’est pourquoi ils ont fustigé son comportement qui mène au pillage des ressources de la CENI. Par ailleurs, ils ont sollicité sa démission en qualifiant ces actions de fautes graves et inexcusables.
Par contre Amadou Bah, n’entend pas les choses de cette oreille. C’est pourquoi il n’a aucunement accepté sa destitution, en soutenant qu’aucun texte ni règlement intérieur, ni de la loi électorale ne donne pouvoir à l’Assemblée plénière de le destituer. Ce qui n’est pas l’avis des autres membres du bureau qui ont soutenu que c’est l’Assemblée Plénière qui est l’organe suprême et souverain de la CENI et que ses décisions s’imposent à tous les commissaires et que les arguments du Président Bah ne sont pas solides, puisque la loi électorale renvoie la CENI à son règlement intérieur et il ressort de ce règlement intérieur que : « L’Assemblée Plénière est souveraine et que tous les commissaires doivent se soumettre aux décisions, résolutions et recommandations de cet organe »
Le président n’étant pas d’accord avec ce raisonnement a pris ses effets pour quittez la salle de la plénière et la réunion fut suspendue et renvoyée au vendredi 29 juin 2018.
Vendredi, avant l’entame de la réunion, la cour de la CENI fut envahie à la surprise générale par les membres du Conseil National de la Société Civile qui sont venus proposer leur médiation. Après avoir écouté les deux parties de la CENI , le CNSC s’est proposé de les écouter séparément.
Affaire à suivre
Bokoum Abdoul Momini
Source: Le Sursaut