Le pays des merveilles n’existe nulle part au monde. Les humains vivant dans un espace géographique, par leur intelligence, arrivent à transformer leur environnement, leur écosystème. Partout, sur notre planète, les hommes vivent et se battent pour survivre.
Le Mali se bat aujourd’hui pour sa survie. Des centaines de localités sont confrontées à l’insécurité, à la pénurie alimentaire, à la crise financière. Combien de Maliens ont l’âme en paix de nos jours ? Pourquoi les problèmes globaux de la nation, les problèmes familiaux n’ont-ils jamais reçu les solutions correctes pour sauvegarder l’honneur et le bonheur des Maliens. Depuis l’accession du Mali à la souveraineté internationale, les gouvernements successifs n’ont réussi qu’à faire le bonheur d’une minorité de Maliens. Malheureusement, ces nantis ne se sont pas investis dans la création d’entreprises pour mettre la jeunesse au travail.
Après cinquante ans d’indépendance, l’exode rural est effréné. Le chômage des jeunes est massif dans les villes. Les diplômés sont déversés par milliers dans les rues de Bamako, par nos universités. Combien d’entre eux décrocheront un emploi conforme à leur cursus de formation ? Ce marasme socio-économique atteste que le discours creux l’a toujours emporté sur la méthode scientifique. Les problèmes mal diagnostiqués ont reçu des solutions bancales. Les crises politiques se succèdent au Mali : le coup d’Etat le 19 novembre 1968, le coup d’Etat du 26 mars 1991 et le coup d’Etat du 22 mars 2012.
La leçon politique est claire. A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler le bout des doigts. La conséquence de la désinvolture des cadres maliens au service de l’Etat depuis 1960 est patente. Les jeunes, par dizaines, en quête d’Eldorado, vont mourir dans la Méditerranée.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta, aujourd’hui « l’aîné des Maliens sans être le plus âgé» selon l’expression de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, a décidé de créer un contexte favorable à des actions de développement. Il a en effet initié le « Dialogue politique inclusif» pour détendre le climat politique. Il a demandé au triumvirat, composé de l’ancienne ministre Aminata Dramane Traoré, du Médiateur de la République, Baba Ahkim Haïdara, de l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, de réfléchir à l’avenir de notre pays.
Toutes les familles maliennes prient pour le succès de cette mission patriotique. Les délégués au «Dialogue politique inclusif» auront à cœur de favoriser un climat propice au développement afin que les jeunes ne partent plus se noyer dans la Méditerranée. Le président de la République a placé son deuxième et dernier mandat sous le signe de la jeunesse. Il a promis d’être le président de l’industrie, de l’emploi, de l’entrepreneuriat.
Ces derniers temps, IBK a adopté le slogan de l’ancien président américain, Barack Obama: «Yes we can» (Nous pouvons relever ce défi). Je souhaite que notre immense potentiel économique aide à réaliser la vision présidentielle. C’est possible d’ici la fin de l’année 2023 de couvrir notre pays de centaines de Petites et moyennes entreprises (PME), de centaines de Petites et moyennes industries (PMI).
«Yes we can». Nous pouvons créer un fonds pour importer des milliers de chameaux, des milliers de dromadaires, des dizaines de paires d’aigles majestueux pour reconstituer la faune entre Taoudéni et Kidal. L’ami des autruches au Mali est le président du secteur privé malien, le patriote et homme d’affaires, Mamadou Sinsy Coulibaly. Il pourrait contacter la Namibie et l’Afrique du Sud pour aider notre pays à réintroduire des centaines d’autruches sur les berges du Niger entre Tombouctou, Bourem et Gao. Le Mali a toutes les chances de redevenir l’Eldorado, qu’il a été dans les années 1950 et 1960.
Sékou Oumar DOUMBIA
Source : L’Essor