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Campagne électorale : Rappel à l’ordre à mon frère M. Choguel Kokalla Maïga

Il a été membre de plusieurs gouvernements d’ATT. Donc, il est comptable de la gestion des vingt ans dont il parle. De passage à Bougouni, dans le cadre de la campagne électorale, Choguel a dit qu’il a eu à informer les autorités maliennes sur la situation de notre armée, il y a de cela vingt ans.Choguel-Kokalla-Maïga mpr

Nous lui rappelons que les problèmes de notre armée n’ont pas commencé seulement il y a vingt ans mais il faut rectifier, ils ont commencé depuis 45 ans, précisément le 19 novembre 1968 où le père spirituel de Choguel, le Lieutenant Moussa Traoré, officier de l’armée malienne à la tête d’un groupe d’officiers a renversé un gouvernement dirigé par un parti nationaliste qui a consacré d’énormes sacrifices sur le plan humain et matériel pour proclamer solennellement l’indépendance de la république du Mali le 22 septembre 1960.

Ce sont les dirigeants de ce parti nationaliste qui ont mis en chantier les bases du Mali moderne. Ces hommes ont donné le meilleur d’eux-mêmes  pour de meilleures conditions de vie. Mais hélas leurs bonnes intentions ont été stoppées par le lieutenant Moussa Traoré par un coup d’Etat. C’est à partir de 1968 que l’indiscipline s’est installée dans l’armée.

Les membres du CMLN (Comité militaire de libération nationale) étaient au nombre de 14 officiers dont 10 Lieutenants et 4 capitaines. Plusieurs officiers supérieurs étaient d’office mis à la retraite par la junte du 19 novembre 1968. Plusieurs officiers d’une rare valeur militaire dont plusieurs avaient fait la campagne de Kidal en 1963-1964, ont été envoyés au bagne de Taoudénit par le père spirituel de Choguel Kokala Maiga pour opposition au coup d’Etat du 19 novembre 1968. Et pourtant, l’histoire a donné raison à ces officiers dans la mesure où le Mali court  aujourd’hui  les conséquences de ce coup d’Etat de 1968.

Le Mali ne pouvait gagner aucune guerre militaire après le 19 novembre 1968 car c’est le CMLN qui avait mis notre pays dans le trou. On ne fait pas une guerre seulement avec les armes mais avec des hommes munis de bonne volonté et de moyens financiers. Un gouvernement qui ne peut pas payer ses agents peut-il faire une guerre ? Nous disons non !

Le lieutenant Moussa Traoré et son groupe de 1968 avaient déclaré qu’ils allaient au bout de 6 mois, arranger la situation économique du Mali qu’ils ont nommée «marasme économique». De six mois, nous sommes passés à 23 ans. Et en mémoire, le capitaine Diby S.Diarra avait dit au lieutenant Moussa Traoré de «rétablir la discipline dans l’armée, ensuite  redresser l’économie malienne au bout de six mois.» De tout cela, rien n’y fit.

Pendant la guerre entre le Burkina-Mali (la seconde) en décembre 1985, on l’avait surnommée la «guerre des pauvres» ou «la guerre de Noël», combien d’engins militaires maliens  sont tombés en panne sur le champ de bataille et en route pour le front ?

Dans son livre intitulé «Mémoire de crocodile», le commandant Hamidou Mariko, avait dit que les engins de l’artillerie lourde étaient garés six ans avant le début de la guerre des pauvres sans aucun entrainement. La cause ? Le général Moussa Traoré, président et fondateur de l’UDPM, craignait un coup d’Etat. C’est pourquoi il avait ramené la sécurité du Mali en sa personne.

C’est le père spirituel de Choguel, le père du Programme de l’ajustement structurel au Mali (PAS).

Connaissez-vous la situation financière et de vie de nos soldats avant les évènements de mars 1991 ? Quel a été le sort réservé aux soldats tombés au front pendant la rébellion de juin 1990 ?

Mon cher frère Choguel, je te connais pour  ton courage et ton franc-parler mais cette fois-ci, vous avez raté le bon chemin.

 

Yacouba ALIOU

Source: Inter De Bamako

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