Présidentielle 2018, près d’une semaine après l’ouverture de la campagne électorale au Mali, pas d’engouement dans certaines villes du nord et du centre. C’est le cas à Tombouctou et Youwarou où la ferveur électorale se fait toujours attendre. La situation serait due à l’insécurité persistante dans ces zones.
A Tombouctou, pas d’affichage public, ni d’animations musicales. Seulement quelques dispositifs installés dans les quartiers généraux (QG) de certains partis politiques. La population de la cité des 333 saints est moins enthousiaste pour cette élection.
Mahalmoudou Maïga, directeur de campagne de l’URD à Tombouctou, tentent d’expliquer ce manque d’engouement. « Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore reçu le support de campagne au niveau national », déclare-t-il. « On doit nous envoyer de quoi faire la campagne. A ce jour, ce n’est pas encore arrivé au sein de la fédération régionale. A cela s’ajoute, l’insécurité grandissante à Tombouctou. On ne peut pas circuler comme on le veut », ajoute M. Maïga.
De leur côté, les responsables du parti RPM affirment consacrer la première semaine de la campagne à la mobilisation pour le retrait des cartes.
Pour Abdoulaye Touré, directeur de campagne du parti Rassemblement pour le Mali à Tombouctou, « la première phase de la campagne tourne autour d’un problème essentiel qui est la distribution des cartes ». Monsieur Touré poursuit : « donc nous sommes dans des mécanismes de mobilisation autour de ces distributions d’abord. On se dit que deux semaines, ça nous suffit pour largement faire cette animation autour de la campagne. »
A moins de 20 jours du 1er tour de la présidentielle, la population de Tombouctou se sent moins concernée. Sa priorité est sa sécurité comme l’indique cet habitant :
« Non seulement les politiques n’ont pas les moyens sur place, mais aussi les populations qui doivent faire sentir la ferveur électorale sont occupées à autres choses. Les gens sont occupés à chercher à manger. Aujourd’hui, les gens n’ont pas l’esprit à cette élection là. Ils se soucient de leur sécurité personnelle. »
La région de Tombouctou reste confrontée à l’insécurité. Les attaques et assassinats ciblés se multiplient dans la ville. Une situation qui rend incertain le bon déroulement de la campagne électorale mais aussi le scrutin du 29 juillet prochain.
C’est le même climat qui prévaut à Youwarou, dans la région de Mopti. Les habitants du cercle se sentent moins concernés par ces échéances électorales. Selon le président de la coordination des ONG de Youwarou, ce manque d’engouement s’explique non seulement par l’absence des autorités locales mais surtout pour des raisons d’insécurité.
Avec ST
Source: L’Indicateur du Renouveau