Le vendredi 16 janvier dernier, à l’aurore, des adolescents se rendirent à la boutique d’Alhousseyni Maïga, près du marché de Kalaban Coura A.C.I pour faire semblant d’acheter. Sachant que ce dernier est matinal et qu’il ouvre sa boutique pendant que les autres dorment, le groupe d’adolescents a profité de cet emploi de temps pour le braquer.
C’était aux environs de 4h du matin. Le boutiquier avait ouvert pour faire ses ablutions comme d’habitude. Une fois terminé, il s’assied sur une chaise avec un chapelet qu’il égrenait en attendant l’appel du muezzin pour la prière de Fadjr. Pendant ce laps de temps, ses premiers clients en l’occurrence des gamins, vinrent à lui sur deux motos Djakarta pour prétendre acheter du pain.
Le boutiquier se leva pour tenter de les satisfaire. Quand il mit le pied dans la boutique, l’un des trois adolescents, le tient en respect avec un pistolet de fabrication artisanale. Les autres sortirent également un couteau chacun pour le braquer. Sachant que les voleurs de Bamako sont des sanguinaires et qu’ils n’hésitent pas à faire usage de leurs armes, Alhousseyni ne résiste pas.
Les gamins se saisirent donc d’un plastique de 50 F CFA pour le remplir de provisions : (pain, boîtes de lait concentré, œufs, boissons) et une somme de 20.000 F CFA. Après leur forfait, ils enfourchèrent leur engin pour prendre la fuite en direction de Gouana, un quartier périphérique, refuge de dangereux criminels. Alhousseyni s’écria de toutes ses forces au voleur, mais personne n’est venue à son secours. Quelques minutes plus tard, à l’heure de la prière, il raconta sa mésaventure aux fidèles musulmans qui lui conseillèrent de saisir la police.
C’est ainsi que vers 7h, il se rendit au commissariat de police du 11è arrondissement pour porter plainte contre X. Une enquête est ouverte pour traquer les malfrats. On peut penser que c’était des affamés non ?
Dénis T Théra
Source: Autre presse