De nos jours, les discussions dans le grin tournent autour de tout sauf sur la maladie du coronavirus. La Covid-19 est tombée dans l’oubliette. Certains ne croient plus à son existence. D’autres ont en tête que la levée du couvre-feu instauré à l’époque par le gouvernement a emporté avec elle le virus. Conséquences, les mesures recommandées ne sont plus respectées, à tel point que le masque est devenu invisible au grin, la vieille habitude de salutation avec les mains est redevenue monnaie courante, la distance n’en parlons pas.
Il faut rappeler que le gouvernement avait instauré le couvre-feu à partir du 26 mars 2020. Elle a été levée sur toute l’étendue du territoire national le samedi 9 mai, par l’ex-Premier ministre, Dr. Boubou Cissé.
En effet, cette décision a été prise lors d’une session extraordinaire du Conseil de la défense nationale, présidée par l’ex-président Ibrahim Boubacar Keita, le vendredi 8 mai 2020. En plus de la levée du couvre-feu, les autorités ont tenu à rendre le port du masque obligatoire dans les lieux publics, tout en avertissant que le virus est toujours présent dans pratiquement toutes nos régions administratives.
Mais, visiblement, il faut encore plus de preuve pour arriver à convaincre les membres du grin sur l’existence réelle du virus. Ils disent tous de ne jamais apercevoir de visu un malade de Covid-19 et que le virus n’est pas de chez nous, du coup il ne peut pas vivre longtemps sous notre climat. “Chaque jour on entend sur les infos, des millions de morts causés par ce virus dans les pays développés, donc s’il existait réellement chez nous, ça allait être un carnage, que Dieu nous en préserve”, explique un membre. A en croire un autre, “notre gouvernement a inventé l’existence de ce virus chez nous pour seulement avoir le fameux financement mobilisé pour soutenir les pays touchés”.
D’une manière ou d’une autre, le grin a besoin d’une forte sensibilisation. Ses membres n’expriment aucune peur d’une quelconque contamination du virus. Aux yeux des analystes, ils sont de jour en jour plus vulnérables face à la maladie de Covid-19.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune