Le troisième mandat controversé obtenu, Pierre Nkurunziza, le président du Burundi veut déjà réviser la constitution de son pays. Du moins, il se trouve dans l’obligation de procéder à une modification d’un dispositif de la constitution burundaise dans le but de former un « gouvernement d’union nationale ».
C’est à l’occasion de son investiture qui s’est déroulée dans une certaine clandestinité jeudi à la surprise des médias, qu’il a annoncé son intention d’engager ce réaménagement constitutionnel pour couper court aux appels à de nouvelles négociations lancés par les partenaires occidentaux du Burundi. Il veut en effet, modifier l’article 129 de la constitution qui dispose des conditions pour faire rentrer au gouvernement des membres d’un parti politique différent de celui qui a remporté le scrutin présidentiel. Selon l’article 129 de la constitution du Burundi, nul ne peut entrer au gouvernement s’’il n’a obtenu au moins 5% des voix aux élections législatives et est membre d’un parti politique. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Agathon Rwasa, l’actuel vice-président du parlement, le seul à avoir fait 5% n’est pas dans un parti politique. En l’état, Pierre Nkurunziza qui a obtenu son troisième mandat contre vents et marrées, formerait un gouvernement monocolore en violation de cet article 129 de la constitution héritée des accords d’Arusha qui stipule également une répartition ethnique des postes au gouvernement afin de consolider la paix dans le pays. Cet article dit qu’il faut 60% de Hutus et 40% de Tutsis dans le gouvernement. Pris à son propre piège Nkurunziza va devoir modifier la Constitution. Et pour qui sait ce que cela implique, avec l’imbroglio actuel né d’une mauvaise interprétation de la même Constitution, n’y aurait-il pas fort à craindre ?
Source: lanouvelletribune.info