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Burkina : vers une rencontre à trois entre Damiba et ses prédécesseurs

Le président de la transition burkinabé rencontre ce vendredi les anciens dirigeants de son pays.Une réunion à trois. S’agissant de la rencontre « de haut niveau » prévue, ce vendredi 8 juillet à Ouagadougou, entre le président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avec ses prédécesseurs, Jean Baptiste Ouédraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando, Roch Marc Kaboré et Blaise Compaoré, c’est à ce schéma qu’il faut s’attendre. Seuls Blaise Compaoré, arrivé jeudi 8 juillet en provenance de Côte d’Ivoire où il était en exil depuis son renversement par un soulèvement populaire, et Jean Baptiste Ouédraogo, président du Burkina Faso de 1982 à 1983, devraient rencontrer le locataire du palais de Kosyam cet après-midi, dans le cadre de la réconciliation nationale, portée par les nouvelles autorités du pays. Selon des sources concordantes, Yacouba Isaac Zida, qui a assuré la vacance du pouvoir pendant 21 jours après la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, Michel Kafando, président de la transition de novembre 2014 à novembre 2015 et Roch Marc Christian Kaboré, élu démocratiquement en 2015 et renversé en janvier 2022 par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), seront aux abonnés absents. Invité du journal télévisé du jeudi 7 juillet, le ministre de la Cohésion sociale et de la Réconciliation a rappelé que cette initiative du président Damiba de rencontrer ses prédécesseurs « s’inscrit dans le souci de créer une dynamique sociale favorable pour mieux mobiliser les forces autour de la question de la réconciliation nationale d’une part, et d’autre part, autour de la question sécuritaire qui est une question fondamentale aujourd’hui ». Mais la participation de Blaise Compaoré à ce processus fait grincer des dents au Burkina Faso. L’ancien président a été condamné en avril dernier à la prison à perpétuité par un tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987. Interrogée par TV5 MONDE, la veuve du père de la révolution burkinabé estime qu’en posant ce geste, l’actuel chef de l’Etat « a cautionné l’impunité ». « Blaise doit passer par la prison », a réclamé Mariam Sankara. De son côté, les trois syndicats des magistrats du Burkina Faso se sont exprimés pour le respect des décisions de justice.

APA
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