Le ministre Burkinabé de la Défense, Mounima Sheriff Sy, estime que l’opération du G5 Sahel, initiée par la France pour créer une force africaine anti terroriste, a largement échoué
Face à la persistance de la menace terroriste, Moumina Sheriff Sy, ministre Burkinabé de La Défense, a décidé d’en appeler à la solidarité africaine en matière de défense. A la suite d’une visite en Afrique du Sud, le ministre a estimé que l’armée du président sud-africain Cyril Ramaphosa pourrait et devrait aider un pays comme le Burkina Faso en fournissant une aide logistique, matérielle et militaire dans le cadre de la mise en place de sa stratégie anti-terrorisme.
Le Burkina, un nouveau Mali
Des dizaines de personnes ont trouvé la mort cette année, suite à des attaques sur des écoles, des représentations du service public ou encore des écoles. Une situation que le Burkina semble avoir énormément de mal à comprendre, d’autant que les prévisions sur le futur du pays ne laissent rien présager de bon, certains allant même jusqu’à estimer que le Burkina aurait pu devenir le nouveau Mali.
Une situation qui pousse d’ailleurs le ministre Sy à remettre en cause le rôle réel de la France dans cette situation.
La France remise en cause
En effet, l’hexagone est considéré comme étant une nation devant fournir une aide conséquente en matière de financement et d’aide matérielle aux pays membre du G5 Sahel. Toutefois, les résultats semblent être relativement loin des attentes. Pire encore, selon le ministre burkinabé, l’impact de cet apport est proche du néant. Les promesses européennes n’ont pas été tenues expliquant, le G5 Sahel ne peut pas réussir dans sa mission.
« Je pense personnellement que le G5 Sahel ne réussira pas parce que nous ne pouvons pas croire aux Européens en ce qui concerne la garantie de notre sécurité. » a-t-il ainsi expliqué, ajoutant qu’un pays comme la France, de par son rôle d’ancien colonisateur devrait avoir un impact plus important que quiconque.
Il prend ensuite l’exemple du Mali. Sans l’aide et l’apport réel de Paris, le pays n’existerait probablement plus. Pour autant, les menaces djihadistes restent plus fortes que jamais.« Ils ont plus de 4000 militaires dans la région, je suis surpris qu’ils n’aient pas réussi à éradiquer cette menace terroriste ».
Mondafrique