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Burkina Faso : une attaque djihadiste et des violences font 62 morts

Dans le nord du pays, à la frontière du Mali, des attaques djihadistes ont été suivies d’affrontements entre communautés.

Visé depuis quatre ans par des attaques djihadistes meurtrières, le Burkina Faso est également le cadre de graves affrontements entre communautés. Entre dimanche et mardi, une commune du nord du pays, Arbinda, proche de la frontière du Mali, a été ensanglantée par ces deux types de violences.

« Il y a eu 62 décès. Nous avons 32 morts du fait des terroristes […] Nous avons 30 qui sont décédées du fait des conflits communautaires, des représailles entre (communautés) Kouroumba, Peuls, Mossis, etc. », a annoncé mercredi soir le ministre de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo à la télévision. Un précédent bilan établi par le gouverneur de la région du Sahel, Hyacinthe Péguy Yoda, faisait état de 7 morts.

Dans la nuit de dimanche, des individus armés ont pénétré dans le village de Hamkan, situé à 7 km de Arbinda, où ils ont assassiné le cheikh du village (leader religieux), son fils aîné et son neveu. Les djihadistes « ont pourchassé les gens et ont commis des tueries. Les terroristes ont également enlevé neuf personnes qu’ils détiennent », a indiqué le ministre.

Échauffourées, représailles, migrations

Ces attaques ont ensuite déclenché des affrontements au sein de la population. « Suite à l’assassinat du cheikh Werem, il y a eu des échauffourées entre les communautés à Arbinda, qui ont entraîné des représailles de part et d’autre », a indiqué Siméon Sawadogo, regrettant une « situation déplorable ».

« Dans cette situation, il y a eu une migration interne qui s’est opérée », avec « des populations déplacés des villages environnants qui se sont retrouvés à Arbinda », a-t-il expliqué. « La situation sécuritaire est telle que personne n’est à l’abri […]. Un dispositif (de sécurité) supplémentaire a été envoyé à Arbinda », a-t-il poursuivi.

Au Burkina Faso, tout comme au Mali, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre les autochtones agriculteurs et les Peuls, traditionnellement éleveurs, souvent nomades et musulmans, présents dans toute l’Afrique de l’Ouest. Certains membres de la communauté peule ont rejoint des groupes djihadistes. Il n’est pas rare que des populations fassent l’amalgame entre Peuls et djihadistes et opèrent des représailles sanglantes.

 

Ces incidents se sont produits quelques jours à peine après le massacre de quelque 160 habitants peuls au Mali voisin le 23 mars dernier. « L’intention des terroristes, c’est justement de mettre en conflit les différentes communautés qui vivent en symbiose », a souligné Siméon Sawadogo, appelant les populations « à ne pas tomber dans le piège en indexant une communauté comme étant la cause de notre malheur ».

Début janvier, 48 personnes selon le gouvernement et plus de 200 selon la société civile, ont été tuées lors de représailles contre la communauté peule, après l’attaque du village de Yirgou (centre) attribuée aux djihadistes.

Leparisien

 

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