Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement Bréhima KAMENA répondait devant le Conseil national de Transition le vendredi 24 juin aux questions orales à lui adressées par Aboubacar Sidick FOMBA sur la gestion domaniale et celles des zones aéroportuaires.
Le membre du CNT, Aboubacar Sidick FOMBA interpellait le ministre KAMENA sur l’épineuse question de la gestion du foncier dans notre pays. Selon plusieurs rapports, sa mauvaise gestion est à l’origine de l’écrasante action en justice dans le pays.
À cet effet, les questions de M. FOMBA étaient en rapport avec la loi domaniale ; le rapport attendu de la commission sur la zone aéroportuaire ; l’attribution controversée des logements sociaux ; entre autres.
En plus de la loi domaniale adoptée par le CNT, il y a une commission interministérielle qui a été constituée pour lutter contre la spéculation foncière. « La commission comprend tous les départements ministériels concernés. Et elle est déjà en train de travailler ainsi que les sous-commissions chargées de recenser tous les problèmes fonciers de leur département. À ce jour, nous sommes à l’étape de la synthèse des problèmes et qui sera suivie des recommandations », a indiqué M. KAMENA qui a par ailleurs tenu à saluer les efforts des services des domaines qui sont en train de réaliser les objectifs du département.
« En 2021, les objectifs de performances ont été dépassés. Et au titre du premier trimestre de janvier à mars 2022 alors que les frontières étaient fermées, les services des domaines et du cadastre qui devaient apporter au budget 23 milliards de FCFA ont apporté 31 », a affirmé le ministre de l’Urbanisme pour soutenir que parallèlement à la mise en œuvre de la loi domaniale, ses services mènent avec prouesse leurs activités quotidiennes.
En outre, il a donné des précisions sur les conditions d’attribution des logements sociaux. Selon lui, après des irrégularités décelées dans le travail de la première commission, une autre commission d’attribution des logements sociaux a été mise en place pour faire le travail correctement.
Outre ces régularités, l’enquête menée par la nouvelle commission et qui s’était statuée sur la plainte de certains citoyens occupant déjà des logements, a permis de déceler un réseau qui délivrait des fausses notifications.
Pour lui, ils sont quelques centaines de personnes qui prétendaient que sur la liste se trouve des numéros de logements qu’elles occupent déjà pour lesquels elles disent avoir des notifications depuis la 1ere tranche distribuée en 2019.
Mais par précaution, en décidant de revenir sur l’attribution controversée, la commission n’a pas pris en compte ces logements occupés par certains sur la base de fausse notification en attendant la procédure légale de déguerpissement, a-t-il déclaré.
« Lorsque ces 200 logements seront disponibles, ils seront réattribués par la commission », a promis M. KAMENA en affirmant que c’est la 1re fois que dans l’attribution de logements sociaux aucun quota n’a été accordé à une personnalité.
Quant à la commission mise en place pour faire la lumière sur l’affaire dite de zone aéroportuaire, le ministre KAMENA a précisé que ladite commission est placée sous la responsabilité de son collègue de la justice. Toutefois, il a signalé que de sa connaissance du dossier, l’équipe continue de travailler parce que ses missions sont exaltantes et nombreuses.
« C’est un travail colossal qui doit être amené de façon sérieuse », a-t-il déclaré.
À l’en croire, il y a quelques personnes qui sont sous mandat de dépôt dans l’affaire d’attribution de logements sociaux. Par rapport à la zone aéroportuaire, il dira qu’aucune attribution n’a été accordée aux personnes privées. Cependant, dit-il, un site a été attribué au ministère de la Sécurité pour des raisons de sécurité.
« La spéculation foncière est un mal, il faut un diagnostic sérieux et il faut des solutions idoines », a déclaré le ministre Bréhima KAMENA.
Par ailleurs, la situation financière chaotique de l’Office malien de l’habitat OMH s’était aussi invitée dans les débats. Sur ce problème, le ministre a annoncé que des mesures de relance de l’OHM sont en cours et un plan a été déjà validé par le conseil des ministres.
Il a rappelé que l’OMH en 2015 était sous le poids de plus de 900 milliards de FCFA alors que la subvention de l’État pour la structure n’était de 5 milliards. Cette somme a été ramenée à plus de 200 milliards de FCFA.
Face à la situation, la transition a prévu un plan de relance qui va impliquer les promoteurs immobiliers, les banques, entre autres. Un contrat de performance sera exigé à chaque partenaire dont la finalité est de sauver l’OMH et les banques.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin