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Bradage des bâtiments publics sous IBK : un dossier qui hante les auteurs et complices

Au moment où l’Etat malien fait face à une insuffisance criarde de patrimoines immobiliers au point que beaucoup des services publics sont en location, il est difficile de concevoir que les bâtiments de l’Etat soient bradés à prix dérisoires par des personnes n’ayant aucun droit de propriété sur lesdits immeubles avec la complicité de certains agents de l’Etat à des opérateurs économiques proches de l’ancien régime. La liste des immeubles bradés, leurs prix de cession et les adjudicateurs, tous des opérateurs bien connus, a défrayé la chronique, quelques jours avant la chute du Président IBK et de son régime. Alors, les autorités de la transition se saisiront-elles de cette affaire ?

En tout cas, cette affaire coupe le sommeil à des hauts cadres de l’Etat qui ont participé aux bradages de ces bâtiments et les opérateurs économiques, proches de l’ancien régime, qui sont cités dans ce cirque rocambolesque qui ne peut laisser indifférent surtout, quand on sait que plusieurs services de l’Etat sont en location.

Pour certains, le motif de la cession de ces bâtiments était la construction d’un nouveau centre administratif au Mali, en l’occurrence la Cité administrative devant abriter tous les ministères et certains services publics. Sauf que, le prix total de la « moisson » issue des bâtiments bradés et le nécessaire pour la construction d’une cité administrative digne de son nom, le gap est de trop.

A titre indicatif, comptant 22 bâtiments, la Cité administrative de Bamako a coûté un peu plus de 53 milliards de nos francs. Alors que la recette de ces bâtiments bradés ne vaut pas 25 milliards de Fcfa.

Au total, 27 bâtiments publics sont concernés par cette mafia politico-économique au sommet de l’Etat. Et le plus révoltant, pour d’autres, est qu’il est fort possible que les nouveaux acquéreurs de ces bâtiments fassent des travaux sur ces bâtiments et que l’Etat soit obligé de les louer de nouveau à des prix faramineux. Face à une telle délinquance vis-à-vis des biens de l’Etat, qui n’est du moins que la partie visible de l’iceberg, il urge tout de même que la justice se saisisse de ce dossier aussi scandaleux que nauséabond, qui ne peut rester impuni.

Il y a juste quelques mois, sur une télé privée, Kassoum Tapo, l’ancien Garde des sceaux du mini gouvernement, n’a pas hésité à citer nommément un ancien ministre d’avoir : « vendu 27 immeubles de l’Etat, dont la liste se trouve à la chambre de commerce ».

Ces accusations auraient bien pu passer inaperçues, si elles n’émanaient pas d’un homme de droit, surtout ancien ministre de la Justice. Il urge pour les autorités de la transition, de mettre toute la lumière sur ce dossier afin d’en disséquer le vrai du faux. Car dans les secrets de ce dossier qui coupe le soummeil à des barons de l’ancien régime et leurs complices, plus d’un malien voudrait savoir si toutefois, les bâtiments ont été mis aux enchères ?

Quels critères ont été pris en compte pour fixer les prix ? et surtout où se trouvent les recettes des ventes ? En tout état de cause, les acquéreurs ne peuvent aucunement se prévaloir de leur propre turpitude, sachant bien que ces immeubles, au regard de leur emplacement, et surtout de leurs prix de cession, ont été bien bradé.

Ousmane Tangara

Source: Bamakonews

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