Contrairement à Karim Keita, qui est parvenu à quitter le pays, ils sont encore une quinzaine de hautes personnalités civiles et militaires proches collaborateurs du président démissionnaire, en détention ou en résidence surveillée depuis plus d’un mois.
L’argument premier de ces arrestations était la sécurisation des autorités détenues, dans le contexte flou de l’époque. Mais, avec le temps, l’on s’est rendu compte qu’il s’agit d’une détention extrajudiciaire. Voilà pourquoi, les organisations de défense des droits de l’homme (AMDH et CNDH) ainsi que l’Union africaine réclament la libération de ces hauts responsables. Il s’agit notamment de l’ancien Premier ministre Dr Boubou Cissé, l’ancien président de l’Assemblée nationale, l’honorable Moussa Timbiné, et Boubacar Keita, le fils cadet de l’ancien président IBK (qui vit pratiquement seul dans le domicile paternel), côté civils. En plus, une dizaine de généraux ayant servi sous l’ancien président dont Salif Traoré, et Dahirou Dembélé, le général Moussa Bemba Keita.
« Un militaire n’a pas vocation à garder des gens et Kati n’est pas un centre de détention. S’ils pensent qu’il y a certains à qui on peut reprocher des infractions qu’on les présente à la justice. Il faut qu’on puisse judiciariser les dossiers et les confier à un juge d’instruction. Dans le cas contraire, il faut les libérer », déclare Me Moctar Mariko, président de l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH).
Pour rappel, si les responsables de l’AMDH n’ont pas pu avoir accès aux personnalités détenues, une délégation de la CNDH, elle, avec à sa tête, son président Aguibou Bouaré, a pu constater de visu leur condition de détention le 27 août dernier :
« Une délégation de la CNDH, conduite par son président, s’est rendue à Kati, le 27 août 2020, dans le cadre de son mandat légal de promotion, de protection des droits de l’homme et de prévention de la torture. Elle a pu avoir accès aux personnalités civiles et militaires privées de liberté », a précisé le président dans un communiqué.
Aussi, a-t-il précisé, ces arrestations sont avant tout une violation de droits de l’homme dans la mesure où, les personnes arrêtées n’ont pas été mise à la disposition de la Justice malienne.
Andiè Adama DARA
Source: Bamakonews