Boubacar Diallo, pisciculteur et propriétaire de la plus grande ferme piscicole du Mali, était l’invité de “Itinéraire” n° 40 coproduit par l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) et l’Ortm. L’enregistrement de ce 40e Itinéraire s’est déroulé le mercredi 21 novembre 2018 dans la salle “Tierno Aboubacar” de la Bibliothèque nationale en présence d’Amadou Koïta, ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne et des responsables de l’Anpe. Pour la circonstance, la salle de conférence a refusé du monde composé des parents, amis et connaissances de Boubacar Diallo.
Boubacar Diallo n’est plus un inconnu au Mali où il s’est fait un nom dans la pisciculture. Il est même un pionnier dans la pisciculture (élevage de poissons) moderne. En plus de l’élevage des poissons, la ferme de Boubacar Diallo assure la formation pratique des pisciculteurs. Boubacar Diallo est un operateur atypique qui s’est fait lui-même. En effet, avant d’être fermier, Boubacar Diallo a confié qu’il a été vendeur de chambre à air, promoteur et propriétaire de la librairie-papeterie (Nouvelle papeterie de France), de boulangeries modernes, de quincaillerie. Il a aussi été transporteur. Et toutes ces entreprises ont créé des emplois.
Rien que sa ferme emploie plus de 40 travailleurs permanents et non permanents. En plus des emplois de la ferme, le centre de formation de Boubacar Diallo forme et aide des pisciculteurs à s’installer à leur propre compte travers le Mali. Sa boulangerie emploie 23 personnes contre 14 pour sa société de transport interurbain. A ses dires, tous ces travailleurs sont immatriculés à l’Inps avec un salaire qui leur permet de vivre décemment. A ses dires, toutes ses entreprises ont été des réussites. “J’aime créer des sociétés pourvoyeurs d’emplois car l’Emploi ne se décrète pas, il est partout. Il suffit de le vouloir. Et le secteur privé est plus pourvoyeur d’emplois que l’Etat. Et les Maliens peuvent travailler et réussir sans le gouvernement”, a-t-il dit. Sur son itinéraire de pisciculteur, il a expliqué qu’il a décollé avec ses moyens sans l’apport de qui que ce soi. Il est parti de lui-même pour faire de sa pisciculture une réussite. Il a reconnu d’avoir bénéficié de l’accompagnement technique des agents du ministère de la Pêche. Il a expliqué qu’il n’a pas fait de longues études, mais qu’il a beaucoup appris auprès de son père et de son frère. Il a confié qu’il a initié la pisciculture à cause de sa maman qui aimait manger du poisson. Au démarrage de la pisciculture, il ne disposait que de 6 cages flottantes. Aujourd’hui, il a plus de 600 cages flottantes. Il fait la production d’alevins (jeunes poissons destinés à l’élevage) à travers une écloserie moderne de la ferme. Pour nourrir ces poissons, il a créé des usines de fabrique d’aliments pour poissons. Il vend ces aliments poissons à des particuliers qu’il ne cesse de conseiller sur la pisciculture. Il fabrique aussi des cages flottantes et autres installations de cages flottantes avec accessoires. Il construit et aide des pisciculteurs dans la construction d’étangs de tous genres (terres battues et bassins piscicoles), dans l’aménagement et l’empoissonnement des plans d’eau naturels (mares, emprunts, etc.).
Des pisciculteurs sont formés dans son centre de formation pratique et apprentissage de la pisciculture et appui conseils par le Centre de formation. Boubacar Diallo possède des chambres froides solaires et électriques pour la conservation des poissons.
Il a soutenu que grâce aux élevages de poissons, le poisson reviendra moins cher. Son but est d’œuvrer pour que tous les Maliens puissent manger du poisson. A ses dires, pour réussir dans la pisciculture, il faut de la rigueur, du sérieux en plus de l’apprentissage des techniques d’élevage du poisson. Il a affirmé qu’il travaille dans sa ferme de concert avec sa femme et trois de ses enfants qui ont été formés dans le domaine de l’élevage du poisson. Boubacar Diallo est marié et père de 5 enfants avec 5 petits fils.
Boubacar Diallo s’est réjoui de son invitation à l’émission “Itinéraire”. Cette invitation, à ses dires, est une reconnaissance et une vulgarisation de ses activités. Pour moi, l’émission “Itinéraire” est comme Top Etoiles des entrepreneurs privés. “L’émission nous permet d’être vu, connu par le grand public. Si nos activités sont connues, d’autres peuvent en profiter. Donc, je ne peux que remercier l’Anpe et l’Ortm pour l’initiation de l’émission”, a-t-il dit à l’entame de ses propos.
Présent à la cérémonie, Amadou Koïta, le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne a remercié Boubacar Diallo qui est un exemple, un repère dans la création d’entreprise et d’emplois. “Boubacar Diallo a prouvé que la réussite réside dans la confiance en soi et dans le travail bien fait”, a-t-il dit. Au nom du gouvernement, il a salué l’initiation de l’émission “Itinéraire” qui a pour but de montrer aux jeunes le parcours de ceux qui ont réussi par eux-mêmes. Et Boubacar Diallo est de ces hommes qui ont réussi sans le gouvernement.
“Boubacar Diallo est pour nous une lumière. Aujourd’hui, il est un exemple, un repère qui a réussi à créer des entreprises pourvoyeurs d’emplois. Il emploie aujourd’hui plus de 100 travailleurs. Boubacar Diallo a prouvé que le secteur privé participe au développement du pays”, a-t-il témoigné. Il a invité la jeunesse à s’inspirer de Boubacar Diallo. Il a promis l’accompagnement de l’émission “Itinéraire” par son Département. Car, selon lui, “Itinéraire” est une émission de construction du pays. Il a fait des bénédictions à Boubacar Diallo pour la continuation de ses activités.
Des témoignages sur la générosité de Boubacar Diallo ont mis fin à l’émission.
Siaka DOUMBIA
Source: Aujourd’hui-Mali