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BOKO HARAM AU NIGER: Mahamadou Issoufou crée le désastre

Boko Haram est créé depuis 2002 par le prédicateur nigérian Mohamed Yusuf. Il est né au Nigéria et depuis sa création jusqu’en décembre 2015, il a été un problème intérieur du Nigéria et du Nord Cameroun. Il n’a jamais attaqué ni le Niger, ni le Tchad. De sa création en 2002 en tant mouvement islamiste pour l’application de la charia au nord du Nigéria, particulièrement dans l’Etat de Maiduguri où il a pris naissance, il n’a pas été d’abord un mouvement armé. C’est quand son chef spirituel Mohamed Yusuf a été trahi par le gouverneur rentrant de Maiduguru (capitale de l’Etat de Borno) avec qui il avait signé un pacte pour la campagne électorale de l’élection des gouverneurs du Nigeria que la lutte armée avait commencé.

Issoufou Mahamadou president chef etat nigerien

Mohamed Yusuf a été capturé le 30 juillet 2009 et il a été exécuté sans jugement. Voilà une erreur de ceux qui parlent des droits de l’homme et de ceux qui luttent contre le terrorisme. Les grands voleurs, les grands bandits criminels qui ont sur leurs ardoises plusieurs crimes à mains armées sont interpellés et traduits en justice mais ceux qui luttent pour une idéologie islamiste sont traités de terroristes et tués sans jugement.

Depuis la mort tragique de Mohamed Yusuf jusqu’à nos jours, pas de répit dans le nord du Nigeria. Mais, le problème se pose : d’où viennent les armes de Boko Haram ? Le nord du Nigeria, particulièrement l’Etat de Borno qui est le territoire sur lequel agit Boko Haram, est coincé entre le Cameroun, le Tchad et le Niger. Donc, d’où viennent les armes de Boko haram?

En mai 2014, le président français, François Hollande, convoque une conférence internationale à Paris pour la sécurité du Nigeria avec la présence de l’Union européenne (UE) et de la Grande-Bretagne.

Pour cela, étaient présents les présidents Good Luck du Nigeria, Idriss Deby Itno du Tchad, Mahamadou Issoufou du Niger et Paul Biya du Cameroun.

Dans une conférence de presse, chacun a s’est exprimé. Voici un fragment de la déclaration du président Mahamdou Issoufou du Niger : «…Ce sommet a été, comme vous le savez, convoqué suite à l’enlèvement des jeunes filles à Chibok au Nigeria. Cela a provoqué une indignation générale dans le monde et il est heureux que nous ayons décidé de sonner la mobilisation générale afin de retrouver et de libérer ces jeunes filles enlevées par Boko Haram.

Mais notre sommet ne s’est pas contenté de s’arrêter à cette mesure. Comme cela a été dit, nous avons décidé, au niveau de chaque pays de renforcer nos capacités de renseignements, de renforcer nos capacités opérationnelles. Nous avons aussi décidé au niveau des cinq pays présents ici, de mutualiser nos moyens, que ce soit les moyens de renseignements ou nos capacités opérationnelles, afin de faire face aux problèmes du terrorisme et en particulier de faire face aux problèmes du terrorisme de Boko Haram…».

De sa déclaration de mai 2014 à nos jours, s’il n’avait pas pris l’intention avec le Tchad de Deby Itno sous les ordres de François Hollande, les Nigériens n’allaient pas traverser cette situation dramatique avec des dizaines de morts, de déplacés, etc. Qu’est-ce que le président nigérien a fait jusque-là pour les renseignements, pour le renforcement des capacités opérationnelles des forces armées et de sécurité du Niger ?

Dès au départ, il devait se donner cette priorité : ne jamais attaquer Boko Haram sur le territoire national du Nigeria, renforcer les renseignements, doter les forces armées et de sécurité du Niger en matériels adéquats face à la situation. Quand les deux pays, Niger et Tchad avaient commis l’erreur d’attaquer Boko Haram en 2015, ils se sont précipités pour crier victoire. Le président Deby a même conseillé au chef de Boko Haram, Abubacar Shekawu de se rendre.

Et le ministre d’Etat nigérien, le propagandiste Mohamed Bazoum avait déclaré «la fin de Boko Haram». C’est le même Mohamed Bazoum qui vient de fuir du front le17 juin 2016 à N’Gagam dans la région de Diffa et laissant derrière lui les cadavres de sept (07) gendarmes.

En attaquant Boko Haram en 2015 sous les ordres de la France, il faut d’abord compter sur ses propres forces et non sur celles de la France. La France n’agit et n’agira jamais pour les intérêts du Niger et de l’Afrique en particulier. La France a son grand projet depuis que Jules Ferry avait lancé les troupes coloniales françaises pour «une mission civilisatrice des sauvages africains» et faire un grand empire colonial en Afrique. Le projet de la France, la réunification des territoires de l’Afrique centrale et occidentale pour reconstituer son idée du grand empire français avec «la mission Voulet-Chanoine » en novembre 1898 est toujours d’actualité».

Mahamadou Issoufou n’a aucune idée sur l’histoire de la colonisation française au Niger, les massacres de la colonne Voulet- Chanoine. Il a oublié que depuis Jeanne d’Arc en passant par Napoléon Bonaparte à Charles De Gaulle et à l’actuel président Hollande, c’est la même France et les mêmes Français avec les mêmes idées coloniales, racistes et de mépris pour les peuples africains et asiatiques qui n’ont jamais varié d’un iota.

Donc Boko Haram est un autre moyen pour recoloniser l’Afrique et pour cette mission de recolonisation de l’Afrique par la France et ses amis de l’Union européenne, il lui faut des secondes mains à la tête des Etats africains. Et Mahamadou Issoufou fait partie de ses secondes mains. C’est la raison pour laquelle il a triché les élections dans son pays et la France et le Parti socialiste français ont tous fermé la bouche et les yeux en reconnaissant que les élections au Niger ont été transparentes. La vérité finira toujours par rattraper le mensonge. Point de doute là-dessus.

C’est une honte, qu’après 56 ans d’indépendance, M. Mahamadou Issoufou court à l’Elysée pour demander l’aide pour  son pays. Pour la meilleure solution du Niger, il ne fallait pas attaquer Boko Haram sans les moyens nécessaires.

Les peuples africains, leurs gouvernements doivent comprendre que cette situation d’insécurité généralisée appelée «terrorisme» international, a été créé de toutes pièces par les pays occidentaux pour revenir recoloniser les Etats africains sous une forme de néocolonialisme et de chantage.

La MINUSMA et la force Barkhane sont toutes créés par la France et elles sont à son service et des Occidentaux. Mêmes les fonctionnaires qu’on nomme à la tête de la MINUSMA ne sont que des domestiques des Occidentaux. La MINUSMA n’a ni problèmes d’effectifs, ni problèmes de matériels mais seulement de décisions politiques. Ce que la MINUSMA fait, c’est ce que veulent ses maîtres et ses concepteurs. Barkhane est là pour s’éterniser au Mali avec sa fille, la MINUSMA. Ils font semblant de faire des opérations ponctuelles pour éradiquer le «terrorisme».

En fait, ils sont là pour toujours et c’est la situation qui les arrange. Aujourd’hui, le Niger est dans le désastre par la faute de trois hommes : Mahamadou Issoufou, Hassoumi Massaoudou et Mohamed Bazoum. Comment le président nigérien met en insécurité permanente son peuple. Il faut être un méchant homme tout court pour dire à des populations installées sur un territoire depuis la nuit des temps que d’ici tel jour si on vous trouve ici, vous êtes considérés comme Boko Haram. Les populations sont déplacées non pas par Boko Haram mais par la volonté de M. Mahamadou Issoufou et sans mesures d’accompagnement.

Boko haram était installé sur le territoire nigérian pendant 13 ans (de sa date de création en 2002 et 2015) où les présidents nigérien et tchadien ont appliqué l’ordre de leur maître français François Hollande de l’attaquer. Aujourd’hui, c’est la métastase de Boko haram au Niger. C’est fini, la guerre totale est installée au Niger et c’est ce que la France cherche pour s’éterniser dans ce pays.

A l’erreur des présidents Issoufou et Deby Itno s’ajoute celle du président nigérian Mahamadou Boukhary qui n’a rien trouvé que d’aller chercher un nouvel ennemi : la France. L’ancien Premier ministre, conservateur britannique,Margaret Thatcher avait dit celui veut chercher «son ami et son ennemi à la fois, choisit la France».

Depuis la guerre du Biafra dans les années 1967, la France voulait s’installer au Nigeria en choisissant son camp qui est celui du général Chukwuemeka Odumegwu Ojukwu, en envoyant des mercenaires et des armes par le canal de l’ONG Médecins Sans Frontières du docteur Bernard Kouchner.

Aujourd’hui, le Nigéria ne connaît pas seulement le problème de Boko Haram au nord, il y’a une autre rébellion dans la région du delta. L’Occident, chez qui les présidents africains courent pour leur exposer leurs problèmes, est derrière tout cela. Une autre façon d’assujettir les peuples africains à travers leurs dirigeants.

Il y a plusieurs scenarii qui se dessinent au Niger et au Tchad. Le renversement des deux régimes. Deby a vieilli au pouvoir et c’est l’occasion de le faire partir peut être par la petite porte ou une révolution de palais pour les «services rendus à la mère patrie».

Pour le cas de Mahamadou Issoufou, il risque de finir comme l’ancien président ATT car ils sont tous arrivés au pouvoir presque dans les mêmes conditions. Mahamadou Issoufou était parti s’attaquer en 2015 à Boko Haram pour se faire une certaine popularité mais Boko Haram risque de le faire partir. Il n’a ni les moyens militaires ni les moyens politiques car il a été mal élu au Niger.

Les présidents africains ne sont pas maîtres d’eux-mêmes. Ils sont tous sous les ordres de leurs maîtres qui les ont installés au pouvoir. Et M. Mahamadou Issoufou est dans ce cas, il ne peut rien refuser à ses maîtres français.

Quand notre Premier ministre M. Modibo Keïta demande au Conseil de sécurité de détruire les bases des groupes armés, cela démontre réellement que notre pays ne jouit pas réellement de sa pleine souveraineté sur son territoire. Aujourd’hui, rien ne se cache, le Mali est dans les mains de la France et de l’Union européenne le tout supervisé par leur grand maître : les USA. Deux pays membres du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie doivent agir sur les autres membres pour créer la balance en faveur du Mali.

Ceux qui se disent spécialistes de la bande sahélienne ou de Boko Haram, poser les la question : depuis leur avènement en mars 1991, qu’est- ce qu’ils ont posé comme actes pour lutter contre l’insécurité endémique dans les régions, villes et villages du Mali ? Quels actes, ont-ils posé pour doter les forces armées du Mali en matériels adéquats et de formation? Tous ces hommes politiques communément appelés «démocrates sincères et patriotes convaincus» ne sont rien que des domestiques au service de l’impérialisme occidental. Ils ne connaissent ni le sens d’une République, ni le sens d’une nation, d’un Etat. Ils ne sont qu’un regroupement de francs-maçons pour leurs propres intérêts contre la liberté, le développement et l’indépendance des peuples africains. La solution, il faut préparer la guerre et il faut négocier. Il ne faut jamais négocier les mains vides.

En négociant entre Maliens, entre Nigériens ou entre Africains tout court sans interférence étrangère, il y aura toujours une solution. Tout le problème, c’est l’Occident qui veut imposer sa manière de marcher, de parler, de s’habiller, de juger, d’enseigner, etc. Ce qu’il y a aujourd’hui, il faut dire la vérité, c’est l’installation de l’insécurité généralisée à travers le monde entier et cela par la faute des dirigeants du monde occidental. La guerre sera frontale entre deux mondes : le monde du libertinage et celui de la morale. Un jour viendra où le monde musulman connaîtra son unicité.

Les peuples africains doivent s’unir pour leur propre destin et cela est très difficile avec les ingérences étrangères et leurs différences culturelles.

Comment des gouvernants qui n’ont pas pu lutter contre l’insécurité urbaine à Bamako peuvent- ils combattre le terrorisme, une main invisible? Il faut se poser la question s’ils ont réellement la volonté ?Comme la France et ses amis de l’Union européenne n’ont aucune volonté pour la cessation des hostilités au Sahel. C’est une question d’un fond de commerce pour eux.

La vérité finira par triompher. Point de doute là-dessus.

 

Yacouba ALIOU

Source: L’Inter de Bamako

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