Bamada.net – Encore une tragédie sur un site d’orpaillage clandestin. Bilal Lokoto entre tristement dans la longue liste des lieux de deuil, où des dizaines de vies ont été fauchées sous les décombres d’une exploitation anarchique. Quarante morts, peut-être plus. Et comme à chaque drame, le même refrain : réunions de crise, annonces de mesures fortes, promesses de contrôle accru. Mais après ?
L’histoire se répète. À chaque catastrophe, les mêmes indignations officielles, les mêmes intentions réformatrices, et pourtant, ces sites illégaux prolifèrent sans relâche, au mépris de toute réglementation. Des centaines, voire des milliers de Maliens, n’ont souvent pas d’autre choix que de risquer leur vie pour extraire ce métal précieux qui enrichit d’autres qu’eux.
Un mal connu, un remède toujours absent
Le ministre des Mines, Amadou Kéita, a raison de pointer du doigt l’illégalité du site. Mais n’est-ce pas là le cœur du problème ? Depuis des années, les autorités sont bien conscientes de cette exploitation sauvage, des risques qu’elle engendre, de l’absence totale de normes de sécurité. Pourquoi alors attendre que des dizaines de personnes meurent avant de réagir ?
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Le contrôle des sites d’orpaillage, la formation des travailleurs, l’intégration de l’exploitation artisanale dans un cadre légal… Ce sont des solutions évidentes, maintes fois évoquées, jamais réellement appliquées. Pourquoi ? Manque de moyens, de volonté politique ou de courage face aux intérêts en jeu ?
Une mission ministérielle, et après ?
Une délégation se rendra sur place. Les autorités iront voir l’ampleur du drame, apporteront des condoléances, promettront des réformes. Et ensuite ? L’orpaillage clandestin continuera-t-il de prospérer sous le regard impuissant ou complice de l’État ?
Il est temps que cette chronique tragique prenne fin. L’or du Mali doit cesser d’être un poison lent qui tue ses enfants. À l’État d’agir, enfin, avant que la liste des Bilal Lokoto ne s’allonge encore.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net