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MALI: PLUS DE 70 MORTS DANS L’EFFONDREMENT D’UNE MINE D’OR

Les sites d’orpaillage sont régulièrement le théâtre d’éboulements meurtriers, l’activité étant dangereuse et les autorités peinant à contrôler l’exploitation artisanale du métal.

Plus de 70 personnes ont été tuées dans l’effondrement d’une galerie sur un site d’orpaillage dans le sud-ouest du Mali, ce vendredi 19 janvier, un drame d’une rare ampleur dans une région sahélienne régulièrement sujette aux accidents dans les mines.

“Ça a commencé par un bruit. La terre a commencé à trembler. On était plus de 200 chercheurs d’or sur le terrain. Les recherches sont terminées maintenant. Nous sommes à 73 corps trouvés”, a déclaré Oumar Sidibé, un responsable des orpailleurs de Kangaba.

Le nombre de victimes a été confirmé par un élu de la commune. Dans un communiqué publié mardi, le ministère des mines avait évoqué la mort de plusieurs orpailleurs, sans donner de chiffres précis. Le gouvernement y présentait “ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et au peuple malien”.

Il invitait “les communautés vivant près des sites miniers et les orpailleurs à un respect scrupuleux des exigences de sécurité et à travailler dans les seuls périmètres dédiés à l’orpaillage”. Le Mali, parmi les pays les plus pauvres au monde, est l’un des premiers producteurs d’or en Afrique.

Des éboulements meurtriers

Les sites d’orpaillage sont régulièrement le théâtre d’éboulements meurtriers, l’activité étant dangereuse et les autorités peinant à contrôler l’exploitation artisanale du métal.

En février 2022, l’explosion d’un stock de dynamite sur un site d’or artisanal avait tué au moins 59 personnes dans la région du sud-ouest du Burkina Faso. Des accidents sont également régulièrement signalés en Guinée, au Sénégal, dans des régions frontalières de l’ouest malien.

Avec 72,2 tonnes produites en 2022 (dont 6 tonnes par l’orpaillage artisanal), l’or à lui seul contribuait au Mali à 25% du budget national, 75% des recettes d’exportation et 10% du PIB, avait dit en mars 2023 le ministre des Mines d’alors, Lamine Seydou Traoré.

Comme d’autres gouvernements en Afrique, la junte malienne qui a fait du rétablissement de la souveraineté un de ses mantras après avoir pris le pouvoir par la force en 2020 a exprimé sa volonté de faire profiter le pays de ses richesses.

Il a adopté en août 2023 un nouveau code minier permettant à l’État de prendre jusqu’à 30% de participation dans les nouveaux projets. Il devrait rapporter au minimum 500 milliards de francs CFA (762 millions d’euros) au budget annuel de l’Etat, selon le gouvernement.

Le secteur minier malien est dominé par les groupes étrangers, comme les Canadiens Barrick Gold et B2Gold, l’Australien Resolute Mining ou le Britannique Hummingbird Resources, qui opèrent malgré l’expansion jihadiste et l’instabilité politique auxquelles le pays est livré depuis des années.

Mais les mines artisanales continuent également de prospérer et attirent des milliers d’orpailleurs de toute la sous-région en quête de richesses.

O.E. avec AFP

bfmtv

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