De plus en plus, nos braves populations sont victimes de violences policières qui se soldent par des blessés par balles et coups volontaires. Dans certains des cas, nous enregistrons même des morts d’homme, suite à ces violences et dans l’indifférence totale des plus hautes autorités. En effet, au cours d’une intervention, le dimanche 5 mai dernier, quelques éléments de la Forces spéciales antiterroristes (Forsat) ont exercé une violence digne d’une autre époque sur de paisibles populations de Djikoroni Para, au cours de laquelle une pauvre une femme a été grièvement blessée par balles.
Selon des sources proches de la famille, Lassine Soumano, électricien de son état, avait effectué des travaux sur la mosquée portant le nom du célèbre Imam (Guidjo almami). Cela depuis plus de six mois. Et de renchérir que depuis cette date, il court derrière ses frais de manœuvre estimés à un peu plus de 100 000 Fcfa. Toujours selon eux, après plusieurs va-et-vient, il s’est avéré que le fils de l’imam, Kola, s’est acquitté petit à petit du montant convenu pour les frais de prestation de Lassine Soumano et qu’il les remettait à un certain Amadou Sarro, en chargeant ce dernier d’acheminer lesdites sommes au prestataire. Malheureusement, selon les proches de la famille, le nommé Amadou Sarro a utilisé les montants perçus à d’autres fins.
Aux dires de nos interlocuteurs, le jour du drame, le dimanche 5 mai dernier, aux environs de 12 heures, certainement à court d’argent et décidé à rentrer en possession de son argent, Lassiné Soumano a décidé d’aller demander des comptes à Amadou Sarro. Ainsi, il s’est muni d’un coupe-coupe afin de se rendre chez Amadou Sarro.
Selon les témoignages, une fois devant la porte de ce dernier, il a donné quelques coups au portail de Amadou Sarro. C’est ainsi que les voisins ont intervenu pour éviter un drame. Et Lassiné a été conduit chez lui par ses proches.
Et quelques temps après, selon la belle-sœur de l’électricien, une dizaine d’éléments des Forces spéciales antiterroristes (Forsat) ont fait irruption dans la famille. Ainsi, sous la menace de leur arme, ces policiers ont exigé qu’elle indique la cachette de Lassiné Soumano. “Compte tenu de non insistance à savoir de quoi il s’agit, les éléments de la Forsat m’ont finalement mis dehors. Ensuite, ils ont fermé la porte pour se diriger vers la chambre de Lassiné Soumano qui se trouvait avec son épouse”, a déclaré la belle-sœur de Lassiné Soumano.
Un autre témoignage, cette fois-ci de la fille de Lassiné Soumano qui avait pris le soin de se camoufler dans la chambre, nous a livré la suite des évènements. Selon elle, “arrivés au niveau de la porte du salon qui était fermé à clé, sans une autre forme de transition, ces limiers ont commencé à briser toutes les vitres, avant de défoncer la porte avec une barre de fer. Ils se sont ainsi retrouvés en face de Lassiné Soumano et son épouse. Contre toute attente, un policier n’a pas hésité à faire usage de son arme qui a grièvement blessé l’épouse de Lassinè Soumano au niveau de son pied”.
A ses dires, après avoir blessé sa mère, les éléments de la Forsat ont trainé son père dans la cour pour le bastonner avec des matraques et des crosses de leur arme. “Mon papa a été plusieurs fois soumis à décharge électrique. Avant de trainer le couple pour le jeter dans leur pick-up. Ensuite, ils les ont amenés vers une destination inconnue”, a laissé entendre la fille des victimes de la violence policière.
Cet incident interpelle désormais nos plus hautes autorités à remettre sur la table la question de la dotation des policiers en arme individuelle. Car, la plupart de ces policiers ont la gâchette facile. Alors que l’usage de ces armes doit répondre à des mesures très strictes consignées dans les documents y afférents. Sinon la question qui taraude l’esprit de plusieurs observateurs est de savoir comment un policier peu t-il retourner son arme contre un citoyen qui est censé protéger ?
En plus, pourquoi l’intervention de la Forsat pour cette affaire que pouvait gérer un commissariat de police et sans toute cette démonstration de violence gratuite ?
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali