Le but est de mieux sécuriser le système bancaire ouest-africain qui sera désormais automatisé avec des aspects spécifiques permettant de rendre les formulaires bancaires plus authentiques
Le Comité ouest africain d’organisation et de normalisation bancaire et financière (Conobafi) a partagé hier avec les acteurs du système bancaire malien les nouveaux spécimens d’effets de commerce (la lettre de change et le billet à ordre…) qui seront bientôt appliqués dans l’ensemble des pays de l’Union économique monétaire ouest africain (Uemoa). C’était à la faveur d’une rencontre d’information et de communication organisée sur les nouvelles réformes et spécifications des effets de commerce.
Présidée par le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO-Mali), Konzo Traoré, la rencontre a enregistré la présence du secrétaire exécutif du Conobafi, Assitan Kouyaté, du président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) du Mali, Bréhima Amadou Haïdara.
Dans un monde de plus en plus numérisé, où les attaques informatiques sont courantes, aucun système bancaire n’est totalement à l’abri de ce phénomène. Rappelons qu’en 2016, le montant des transactions des effets de commerce dans l’espace Uemoa s’élevait à plus de 2,55 milliards de Fcfa, pendant que la valeur moyenne des effets de commerce de l’Union atteignait environ 18 millions de Fcfa. C’est pour faire face à ces éventuels risques que le secrétariat exécutif du Conobafi a entrepris une réforme des effets de commerce au sein de l’Uemoa pour sécuriser le support et automatiser le traitement bancaire de l’espace. Pour ce travail diagnostic, le Conobafi a mis en place un comité chargé de faire l’état des lieux de l’utilisation des effets de commerce dans l’Union, a affirmé Konzo Traoré. Ce comité a, entre autres, réalisé des travaux liés au cadre juridique, à la normalisation des insuffisances et risques inhérents au traitement des effets de commerce. Un benchmark est une technique marketing ou de gestion de la qualité qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d’organisation des autres entreprises afin de s’en inspirer et d’en tirer le meilleur. Il a été aussi effectué sur les expériences bancaires française et marocaine. Suite à cette analyse, ledit comité a produit un rapport dans lequel il a proposé des projets de normes et de spécifications de formules d’effets de commerce validé par le Conseil exécutif du Conobafi, le 28 novembre 2018, a expliqué le directeur national de la BCEAO-Mali.
«Après cette validation, les banques qui composent le comité ont été invitées à produire des formulaires conformes à ladite réforme», a rappelé Konzo Traoré, ajoutant que ce premier test réalisé par la BCEAO a été concluant. Après cet essai réussi, les banques ont été informées de la mise à leur disposition d’un environnement généralisé (SICA Uemoa) qu’elles devront tester sur une période de quatre mois allant de juillet à octobre 2019.
Au regard des résultats obtenus, le Conobafi a organisé dans chaque pays membre de l’Union, des rencontres afin de s’enquérir des difficultés et proposer des solutions adéquates. Un deuxième test, effectué le 16 décembre 2019, a enregistré des résultats satisfaisants. Ainsi, selon Konzo Traoré, au cours de la période allant du 16 décembre 2019 au 14 février 2020, sur les quatorze banques maliennes de l’espace Sica-Uemoa, huit ont pris part au test.
Les nouvelles réformes engagées permettront de mieux sécuriser le système bancaire ouest-africain. Ainsi le système sera désormais automatisé avec des aspects spécifiques permettant de rendre les formulaires bancaires plus authentiques, a fait savoir le secrétaire exécutif du Conobafi. D’après lui, les effets de commerce les plus utilisés dans l’Uémoa sont la lettre de change et le billet à ordre.
Amadou B. MAÏGA
Source: Journal L’Essor- Mali