Né vers 1979 à Bananido, dans la préfecture de Konobougou, Moumine Diarra est un cultivateur. Marié et père de 4 enfants, l’homme avait été poursuivi pour des infractions qualifiées de « coups mortels ». Faits prévus et punis par l’article 202 du code pénal malien. L’incriminé s’était marié avec la dame appelée Kadia Coulibaly. L’homme et sa femme ont passé 11 bonnes années ensemble et ont eu 4 enfants. L’affaire surprenante, jugée ce lundi 10 octobre 2022 par la Cour d’assises de Bamako, a nécessité la condamnation de l’homme à 4 ans d’emprisonnement. À lire l’arrêt de la Cour, il ressort que les faits reprochés à l’auteur remontent à 2018. « Moumine Diarra et Kadia Coulibaly sont mariés il y a 11 ans. De leur union sont issus quatre enfants. Ce samedi 8 décembre 2018, Kadia retrouvait, dans sa chambre, un gris-gris », souligne l’arrêt. Mécontente, elle s’est mise à décrier la situation. Avec la découverte du gris-gris jusque dans sa chambre, la dame annonçait que l’acte a été posé par un individu animé de mauvaise foi. Lequel voulait, via ledit gris-gris, lui faire du mal. Elle va alors passer un bon moment en train d’exprimer son désarroi. « Elle (Kadia) a passé toute la journée à parler de cette affaire et soutenait que quelqu’un voulait l’envouter. Elle ressassait cette affaire jusqu’au crépuscule. Ses propos excédaient son mari, Moumine Diarra, qui, finalement, la gifla. Elle tomba, puis se releva », a ajouté l’arrêt. Aux environs de 20 heures, Kadia disait à Moumine qu’elle était malade. Son mari l’a emmené chez un guérisseur traditionnel. Après là-bas, Moumine a emmené sa femme souffrante, vers 21h, au Centre de santé de référence de Sanando. Le lendemain dimanche, 9 décembre 2018, Kadia Coulibaly a été finalement évacuée à Ségou, pour des soins. Malgré tout, la dame est décédée. Selon l’arrêt, le résultat des analyses médicales, présenté par le médecin du centre de santé communautaire de Sanando, atteste que la victime est décédée vers sept heures avant son évacuation vers une structure spécialisée. « Qu’il s’agit d’une souffrance rénale sévère avec une notion de coups et blessures sans allure traumatique ».
Aussi, dit-on, pour les beaux-parents de Moumine, Kadia est décédée des suites des coups qu’elle a reçus. D’où la poursuite et la condamnation de M. Diarra pour des faits constitués « de crime de coups mortels, blessures et violences exercés sans intention de donner la mort à sa femme, mais l’ayant cependant occasionné ». Il résulte du rapport médical de prise en charge que la victime souffrait de douleurs abdominales en plus de celles de coups et blessures volontaires de son mari. Lesquels coups ont entrainé l’aggravation de la maladie de Kadia avec des douleurs lombaires sans qu’il y ait de lésions visibles. Lors de l’audience du lundi dernier, les juges ont infligé 4 ans d’emprisonnement au sieur Moumine Diarra.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS