Des épuises sont déployées dans toutes les communes de la capitale pour sensibiliser les mendiants que leur pratique est non conforme à la loi et pour éveiller leurs consciences sur les risques et les dangers qu’ils peuvent en courir dans les lieux publics. Cette mesure est-elle suffisante pour vaincre ce fléau à Bamako?
‘’Toute personne valide et majeure, risque de 15 jours à 6 mois d’emprisonnement s’il s’est fait mendiant sur la voie publique’’. Le code pénal interdit la mendicité aux personnes valides et prévoit aussi des sanctions contre ‘’les personnes invalides qui, pendant la durée de leur séjour dans les formations hospitalières ou charitables, auront été trouvées mendiant dans les lieux publics’’. Le code stipule même que l’incitation à la mendicité est interdite en toutes circonstances. Ces prescriptions sont contenues dans l’article 193 de la section IV du code pénal, relative à ’’la mendicité et l’inclination à la mendicité’’.
Force est de constater et de reconnaitre que ces dispositions juridiques sont loin d’être applicables. Des mendiants valides occupent les lieux publics sans être inquiétés. Des mères des enfants bien portantes laissent leurs enfants aller tendre la sébile dans les rues de Bamako. Certaines mamans le font même avec des faux jumeaux. Cette pratique ne fait pas lever le petit doigt de ceux qui sont chargés de faire appliquer les lois.
Il a été reconnu que plus de 947 personnes, dont 542 talibés, 135 mères de jumeaux, 36 enfants de la rue, 71 personnes malades, 74 vieilles personnes, 83 autres est le nombre total des mendiants identifiés au cours du mois de Février lors d’une enquête, aux abords des grandes artères de Bamako. Cette enquête est initiée par une coalition d’ONG en collaboration avec la direction régionale du développement social du district de Bamako, le haut conseil islamique, le regroupement des leaders religieux et les chefs de quartier dans les six communes de Bamako.
En plus des déchets de toute nature qui foisonnent quotidiennement les rues de Bamako, ses artères principales sont prises d’assaut par des petits vendeurs. Pire Bamako autrefois la coquette, est aujourd’hui confronter à un sérieux problème : celui des mendiants de tous genres. Ce phénomène n’est certainement pas nouveau mais il est entrain de prendre une vitesse vertigineuse, si rien n’est fait dans les années à venir, il serait fort possible que Bamako soit la capitale des mendiants en Afrique. Alors pour réduire le nombre de mendiants l’Etat doit avoir une politique sociale cohérente, bien structurée et soutenue dans la durée. Pour intégrer les mendiants et indigents dans des centres de rétention, de réinsertions et de formations, pour ce faire, il faudra nécessairement deux centres d’accueils des mendiants à Bamako, chaque rive en aura un, et un centre dans les capitales régionales. Comme à l’image des villages SOS d’enfants. En faisant cela l’Etat peut interdire la mendicité dans les espaces publics. Il faut obligatoirement mettre en œuvre des critères aux préalables pour intégrer ces centres.
Aucune politique sociale nationale ne peut réussir sans un ‘’plan stratégique’’ et non un ‘’plan d’urgence’’ car le ‘’plan d’urgence’’ est toujours voué à l’échec à long terme. Après avoir réussir à se débarrasser des ordures de tous genres, toute chose qui a rendu propres les grandes voies de Bamako avec Ozone-Mali, le gouvernement doit s’orienter dans l’option qui consiste à octroyer aux mendiants une somme minimale pour leur prise en charge humaine. Ainsi les mendiants ne seront pas les exclus et les indignés de la société Malienne.
Seydou Diarra