Assan Traoré, une vendeuse, installe ses mangues au bord de la route au centre-ville de Bamako dans l’enceinte de l’auto gare Vox da. « Cette année, il n’y a pas d’argent sinon s’il y a de l’argent en cette période on gagne un peu parce que c’est quelque chose qui est rapide », raconte –t- elle assise devant son tas de mangue. Cette vendeuse comme tant d’autres profite de la saison de la mangue qui a déjà commencé à Bamako et environ.
« Les chefs de famille aiment beaucoup la mangue et en achètent en rentrant de travail dans l’après-midi ; également les gens qui voyagent sont de bons clients », poursuit Assan qui vient chaque jour, très tôt le matin, s’installer là où elle vend jusqu’à la tombée de la nuit. « Les mangues que nous vendons proviennent de Siby », ajoute-t-elle. Selon la vendeuse, les mangues marchent beaucoup habituellement mais cette année elles sont devenues chères ; la clientèle est rare. « Si le prix de la mangue diminue, on aura beaucoup de clients parce qu’ aucun chef de famille ne le voit sans en acheter. En plus vous voyez que mes mangues sont bien mûres, c’est de la bonne qualité », dit-elle. Oumou Samaké, vendeuse à Sebenikoro, explique qu’il y’a beaucoup d’endroits d’où la mangue provient. «Il y a d’autres fournisseurs qui viennent de Kolokani, Bankoumana; il y aussi des gens qui sont dans les champs et qui viennent nous donner des mangues. Si eux ils ne viennent pas nous donner, on voyage pour aller en chercher », indique-t-elle. Oumou déplore l’extension de la ville qui a rendu difficile l’accès à la mangue pour les habitants de la plupart des quartiers. « La mangue provenait de chaque quartier; avant Sébénikoro était plein de manguiers, quand tu avais besoin de mangue une fois arrivé à Sebenikoro tu en trouvais beaucoup », rappelle-t-elle. Les vendeuses de mangues vendaient autre chose avant la saison des mangues qui va d’avril à septembre selon les zones. «Vraiment les mangues marchent beaucoup ; si tu vois qu’une personne vend toujours quelque chose, c’est que ça marche si non dans le cas contraire on abandonne», reconnait Oumou. « Il y a des tas pour 50 francs ,100 francs ; certains tas sont pour 500 et 1000 francs, ça dépend de la manière dont tu trouves les mangues». Il y’a plusieurs variétés dont « djiri, américain awani ,nougourouni », selon Oumou. Les consommateurs aussi apprécient le début de la saison des mangues. «J’achète beaucoup les mangues, presque tous les jours maintenant car les mangues sont bonnes pour la santé surtout celles qui sont mûres aident à la digestion. Par contre, celles qui ne sont pas mûres, qui sont de couleur verte menacent notre santé ; beaucoup d’enfants achètent ses genres de mangues pour les manger en y ajoutant du sel, du piment et d’autres ingrédients», rapporte Korotoumou Diallo, une consommatrice. En 2018, l’Europe a importé 7 200 tonnes de mangues maliennes, mais l’essentiel des exportations est destiné au Burkina Faso, au Maroc, à la Mauritanie, au Gabon, au Ghana, au Niger et au Sénégal. Au total, le Mali a exporté 22 214 tonnes de mangues en 2018, pour une valeur de 8,9 milliards de francs CFA (13,65 millions d’euros). Cependant, les pertes sont considérables. “En 2006, une étude a montré que nous avions un potentiel de production de 575 000 tonnes, mais que le Mali n’arrivait à en exporter que 6 %”, rappelle Fodé Konaté, coordinateur du Programme de compétitivité et de développement agricole (PCDA) mis en place par le gouvernement du Mali, avec le soutien de la Banque mondiale, pour intensifier et diversifier la production agricole.
Lala Adam Sidibé
Stagiaire
Source: Le Républicain