Bah N’Daw, colonel major à la retraite président et chef de l’Etat, Assimi Goïta, colonel, vice-président et Moctar Ouane, diplomate et Premier ministre. C’est là, pour l’heure, l’identité de la transition. Ce qui est sûr, c’est que chacune de ces personnalités porte sa marque et son étiquette avec fierté.
La première personnalité s’appelle Bah N’Daw. Il est le président de la transition, chef de l’Etat. C’est un homme connu par son franc-parler. Selon la Charte de la transition, il est chargé avec les autres organes, du rétablissement et du renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; du redressement de l’Etat et de la création des conditions de base pour sa refondation ; de la promotion de la bonne gouvernance ; de la refonte du système éducatif ; de l’adoption d’un pacte de stabilité sociale ; du lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives ; de l’organisation des élections générales et de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Le deuxième, Assimi Goita, colonel de l’armée et vice-président, est calme et discret, mais il est jugé très rigoureux dans tout ce qu’il fait. Il est également connu au sein de l’Armée comme un homme brave et intègre. Sa mission durant ces 18 mois de transition est de gérer avec efficacité les questions relatives à la défense et à la sécurité nationales. Toutefois, Assimi Goita semble commencer cette mission régalienne à travers des visites de prises de contact au sein des services et corporations militaires, ainsi qu’au niveau des forces de sécurité.
Le dernier, Moctar Ouane, diplomate et Premier ministre est considéré comme la personnalité molle ou douce de cette transition, chargée de coordonner l’action gouvernementale. Mais, Moctar Ouane peut surtout être la personne la mieux indiquée pour certainement adoucir ou modérer de temps en temps les messages des deux présidents auprès des acteurs concernés. Car, un militaire reste militaire et à tout moment, il peut dérailler.
Ensemble, ces trois personnalités constituent un panaché sur lequel l’ensemble du peuple malien fonde tout son espoir pour la construction d’un Mali nouveau. Mais ce qui est évident, c’est que ce nouveau Mali n’est possible que lorsque tous les fils et filles du pays s’y mettent de manière sincère et déterminée
L’échec proscrit !
Investis le 25 septembre 2020, Bah N’Daw et Assimi Goïta doivent impérativement réussir cette transition, s’ils veulent sortir par la grande porte de l’histoire. L’on se rappelle la manière dont ils ont été imposés aux membres du Collège de la transition, le 21 septembre 2020 à Kati. Selon les coulisses de leur désignation, Bah N’Daw et Assimi Goïta ont été présentés aux membres du Collège de la transition comme les deux personnes repérées et capables de diriger la transition.
A prendre ou à laisser ! C’était cela l’option. Etant donné que l’ultimatum de la CEDEAO venait à espérer et que l’ensemble du CNSP était pour ces choix, les autres membres du Collège n’ont pas trouvé une autre alternative que de s’aligner derrière ces propositions.
Certes, pour l’heure, aucune des deux personnalités n’est contestée par le peuple, mais tout dépendra de la façon dont elles vont diriger cette transition durant ces 18 mois qui leur ont été donnés pour exécuter la feuille de route qui leur sera soumise. Donc pour réussir dans ces missions, le président et son vice-président doivent travailler sans complaisance.
Ousmane BALLO
Source : Ziré