Avec son tube «Djadja» et son album «Nakamura», Aya Dianoko (de son vrai nom) a fait danser la France et même l’Europe. Portrait de celle qui a rythmé l’année 2018.
«Ils m’attendent au tournant pour le succès, doucement je suis pas pressée», chantait Aya Nakamura dans le titre «Oumou Sangaré», extrait de son premier album «Journal Intime» sorti en 2017. Pourtant, c’est en un instant qu’elle a connu la célébrité. Notamment grâce à son titre «Djadja», tube de l’été aux 260 millions de vues sur Youtube. D’accord, ses premières chansons, notamment «Comportement» (2017) mais aussi «Love d’un voyou» avec Fababy (2015), avaient déjà connu un certain succès. Mais c’est cette année, qu’Aya Nakamura a explosé. Ses chansons ont fait danser et ont fait chanter. Elles se sont même glissées dans la playlist de Presnel Kimpembe, pendant la coupe du monde de football. Elles ont rythmé l’année 2018.
Elle égale Edith Piaf
Avec l’album «Nakamura», sorti le 2 novembre, Aya Dianoko (de son vrai nom) a atteint les sommets. Le jour même, neuf de ses chansons figuraient dans le top 10 d’Apple Music. À noter : c’est une première pour une artiste féminine française. Pareil sur Spotify : onze de ses treize titres étaient dans le top 50 de la plateforme. En deux semaines, la chanteuse de 23 ans était récompensée d’un disque d’or. Ses tubes se sont même exportés à l’étranger. On écoute «Copines» ou «Djadja», en Allemagne, en Roumanie, aux Pays-Bas. C’est d’ailleurs la première fois qu’une chanteuse française se classe dans le top des ventes néerlandais depuis Edith Piaf en 1960, avec «Non, je ne regrette rien».
Aya Nakamura est née à Bamako, au Mali, puis a grandi en France, à Aulnay-sous-Bois. Elle a suivi des études de mode à La Courneuve, pour devenir modéliste. «Mais cela a cessé de me plaire, alors j’ai chanté», racontait-elle dans une interview accordée au «Monde» en 2017. Issue d’une famille de griots (conteurs traditionnels africains), elle a été bercée par les chants traditionnels de sa mère et été fascinée par l’aura qu’elle dégageait quand elle chantait, lors des mariages. «Tout le monde chante dans ma famille. Mais je suis la seule à avoir osé chanter “pour de vrai”.» Elle a commencé à chanter «pour de vrai» en 2014, après avoir trouvé un studio en Seine et Marne pour enregistrer ses titres. Elle se choisi le nom de scène Nakamura en référence au personnage japonais de la série «Heroes», Hiro Nakamura qui a le pouvoir de courber le continuum espace-temps.
“Je ne vais pas changer qui je suis pour plaire”
La chanteuse a signé un contrat avec Warner Music France, décroché par l’un des ses amis commercial converti manager. Elle a alors enregistré «Brisé», puis a préparé son premier album, dont la sortie a été retardée par la naissance de sa fille Aïcha. Aya Nakamura mélange les influences : la musique malienne (elle est fan d’Oumou Sangaré), le R’n’B ou encore le zouk. Résultat : des titres au rythme entêtant sur des textes qui parlent d’amour, des hommes, de rupture. «Je chante exactement comme je parle avec mes amis – je ne vais pas changer qui je suis pour plaire», a-t-elle déclaré à «The Fader», journal américain ayant repéré le phénomène. En effet, Aya Nakamura a inventé son propre langage. N’en déplaise aux puristes qui «dead ça».
C’est d’ailleurs grâce à ses textes, parfois insaisissables, qu’Aya Nakamura s’est démarquée. «Je ne veux pas me plaindre du tout, mais je ne vais pas mentir. Ça a été difficile d’arriver où j’en suis, et c’est difficile d’être une femme noire dans cette industrie», a confié la chanteuse à «The Fader». Son succès est indéniable : elle est sans aucun doute la révélation de l’année. «Bah ouais».
Source:parismatch