Cette année, la rencontre se tient dans une période marquée par des préoccupations sécuritaires et sanitaires que connaît le pays. Selon Makan Fily Dabo, ministre des Transports et des Infrastructures, le Comité national de sûreté constitue un maillon clé de la chaîne de sûreté de l’aviation civile. La protection de l’aviation civile contre les actes d’intervention illicites et notamment le sabotage et le terrorisme constitue une priorité majeure des plus hautes autorités du Mali : « L’aéroport International Président Modibo Kéita Sénou est l’un des aéroports les plus équipées de la sous-région. Sa plateforme est dotée d’un système de détection d’explosifs de 3ème génération (EDS3) opérationnel depuis janvier 2012, un système de codification de passeport, sécurisé par une codification de passeport, sécurisé par un code supplémentaire auprès de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, d’un dispositif de déclaration préalable par les compagnies aériennes d’informations sur les passagers, deux postes d’inspection routiers, équipés aux entrées Est et Ouest de l’aéroport, d’une couverture de l’aéroport par un système de vidéo-surveillance », s’est-il félicité.
Les assurances du PDG des ADM malgré les incidents
Le PDG des Aéroports du Mali, le Colonel Lassine Togola, tout en rappelant le rôle essentiel des ADM dans la sûreté aéroportuaire, a rassuré que son équipe est à pieds d’œuvre pour la protection du ciel des ADM malgré une réduction de 60% de l’effectif de son personnel avec la pandémie. Toutefois, le Colonel TOGOLA a rappelé quelques incidents survenus sur la plateforme durant ces deux dernières années.
Il s’agit entre autres, en 2019, le transport d’une arme à feu à bord d’aéronefs, l’intrusion d’un individu non autorisé jusqu’à la passerelle de l’avion en service. A cela s’ajoute, la découverte de munitions sur un passager par les sociétés privées de sûreté après le poste d’inspection/ filtrage, la non-tenue des postes de formalité d’immigration à l’arrivée d’un vol international le 06 novembre 2019. Autres incidents en 2020, la non détection au poste d’inspection/filtrage tenu par la Police, de couteaux, d’une pince multifonction avec pointe aigu et bords coupants, d’un pic à cheveux avec pointe aigu respectueusement sur les vols d’Air France dès 10, 27 janvier et 4 6 8 février 2020. Enfin en février 2021, la non détection de 32 munitions malgré l’existence de deux postes d’inspection/filtrage équipés de machines à rayon Rx double vue et personnel certifié en la matière et de la fouille manuelle, la non détection sur le vol Air France du 08 février d’un couteau de plus de 10 cm de lame, deux cas d’intrusion d’un individu non autorisé appréhendé par les gardiens de l’ASECNA…
Les facteurs humains ont été mis en cause pour tous ces incidents : « Il faut aussi noter la mobilité constante des agents de sûreté issus entièrement des forces de l’ordre et de sécurité qui ne permet pas de capitaliser les formations reçues », a souligné le PDG des ADM. Pour éliminer ces menaces et se prêter aux audits opérationnels préconisés par l’OACI dans son prochain cycle, le PDG rassure sur la mise en place d’une batterie de mesures et d’un dispositif permettant le renforcement des équipements et de la logistique, et des ressources humaines de qualité.
Les difficultés d’exécution des recommandations et la gestion des salons d’honneur.
Quant au DG de l’ANAC, Oumar Mamadou Ba, il a déclaré que les 4 recommandations issues de la dernière réunion, connaissent des difficultés d’exécution. La clôture du domaine aéroportuaire par le budget national avec la participation des partenaires techniques et financiers n’interviendra pas avant la libération du domaine des occupations illicites, a-t-il indiqué. En ce qui concerne la relecture de l’Arrêté international N°2010-1557/MAECI-MET-MDAC du 04 juin 2010 fixant les modalités d’accès aux salons d’honneur avant fin 2018, tout en veillant à sa mise en œuvre rigoureuse, bien que le projet d’Arrêté Interministériel est dans la circuit de signature, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale n’est pas favorable à la clause insérée pour la facturation de l’utilisation des salons d’honneur par des diplomates et d’autres officiels : « On peut s’entendre avec le ministère de l’économie et des finances. Même s’il faut oublier dans un premier temps le volet financier mais réglementer au moins les accès aux salons », a souligné le DG de l’ANAC.
Le premier responsable des ADM, a déploré que seul au Mali les frais de passage au salon d’honneur ne sont pas payés. Il est indispensable de trouver des ressources nécessaires pour le confort des officiels à travers l’entretien des locaux. Car, poursuit-il, chaque année, les ADM déboursent 480 millions de FCFA pour le maintien des salons d’honneur et 2 à 3 millions de FCFA pour la consommation et autres besoins qui nécessitent le confort.
Andiè A. DARA
Source: Bamakonews