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Autorités intérimaires : Tombouctou et Taoudéni toujours en suspens

La mise en place des autorités intérimaires dans les régions du Nord du Mali est bloquée à Tombouctou et à Taoudéni.

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Une visite du ministre de la Défense ainsi que des engagements fermes des autorités semblent en passe de faire bouger les lignes. Mais la tenue en cours de la Conférence d’entente nationale a reporté l’échéance à la semaine prochaine.

Début mars, l’installation des autorités intérimaires a occasionné un bras de fer entre le gouvernement et les groupes armés ainsi que la société civile, opposés aux nominations perçues comme unilatérales et au fait que des mouvements armés comme le Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) ne soient pas inclus dans les instances régionales. Pour apaiser la situation, les combattants postés aux check points autour de la ville avaient fini par les libérer, même s’ils ne s’en sont pas trop éloignés. « Nous nous sommes positionnés à peu près à 100 mètres. On collabore bien avec les autres forces, notamment avec la MINUSMA qui trop nerveuse au début, avait essayé de nous forcer un peu la main, mais ça n’a pas marché », confie le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad, chef d’état-major du CJA.

Accords de vues Depuis la visite à Tombouctou du ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maïga, entre le 17 et le 20 mars dernier, accompagné d’une délégation gouvernementale, la population et les groupes armés ont le sentiment d’avoir été compris. « Ils ont rencontré la société civile, la population, l’armée, et ils ont constaté qu’ils étaient du même avis que le CJA. Le ministre de la Défense n’a pas fait mystère de son engagement à régler les problèmes qui relèvent de lui, c’est à dire mettre quelqu’un de chez nous au niveau du DDR, au niveau de la commission d’intégration ainsi que la validation de notre site de cantonnement. Il doit contacter les autres ministres concernés, et nous attendons maintenant qu’après les promesses, on passe aux actes », explique Azarock Ag Innaborchad, président du CJA.

Même son de cloche à Taoudéni, autre bastion de résistance, qui a aussi reçu la visite du ministre et de sa délégation. « Je crois qu’ils vont accepter nos doléances, parce qu’on ne peut pas tout bloquer quand toute une région demande de changer une personne, sinon c’est la crise », explique Mohamed Attaher El Hadj, maire de la commune de Salam, située dans la nouvelle région. Le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, aurait lui aussi donné des engagements fermes, notamment par rapport à la désignation des conseillers spéciaux du gouverneur et des préfets.

Annulation, rumeurs et incertitudes Mais selon nos informations, le ministre Ag Erlaf serait favorable à une annulation pure et simple de l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou. Le conseil régional y fonctionnant déjà, il serait partisan d’attendre les élections qui auront lieu dans quelques mois. « Pour nous, l’abandon ou le maintien des autorités intérimaires n’est pas notre problème, mais si on les maintient, il faut le faire avec nos exigences. Si on ne les maintient pas, le statu quo reste », affirme le président du CJA, qui n’exclut pas, si les avancées sont probantes, de donner l’ordre à ses effectifs sur le terrain de se replier.

Néanmoins depuis mardi 28 mars, cette relative accalmie a fait place à un regain de tension. La rumeur persistante d’une installation des autorités intérimaires le 30 mars en catimini est parvenue jusqu’à Tombouctou. « Nous avons cherché à savoir si cela était vrai et mercredi matin, des bouches se sont déliées. Certains membres officiels nous ont dit que l’installation était prévue pour ce jeudi 30 mars et que le commandant de cercle de la région de Tombouctou a convoqué les élus pour leur faire part de cette invitation. Ce passage en force est l’une des clauses revendiquée par la CMA auprès du gouvernement et qui conditionnait leur participation à la Conférence d’entente nationale », soutient le chef d’état-major du CJA, qui ajoute que « les gens sont prêt pour manifester, ils n’attendent que le signal ». Selon les contestataires, le responsable de ce « désordre », dont ils demanderont avec force le départ, n’est autre que le nouveau gouverneur, Koina Ag Ahmadou, récemment muté de Kidal et notoirement proche du HCUA, pour son implication dans ce revirement et sa complicité avec la CMA. « Il est impossible que les autorités intérimaires soient installées sans notre consentement. Ils ne pourront pas le faire parce que nous réagirons immédiatement. Nous étions prêts, si nos propositions étaient validées, à lever immédiatement le camp », rappelle le colonel Abass. Mais la tension semble être redescendue, le gouvernement ayant décidé de reporter l’installation des autorités intérimaires après la Conférence d’entente nationale. À Tombouctou, la situation oscille entre attente, vigilance et confusion, avec l’espoir de parvenir à consensus, une possibilité qui reste néanmoins encore fragile.

 

Source: journaldumali

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