Le vendredi 22 juin, s’est déroulée à l’hôtel Sheraton de Bamako, la cérémonie de signature de convention pour la mise à disposition de 105 sagefemmes au projet des collectivités territoriales. C’était sous la présidence du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga avec à ses côtés, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Samba Sow, le ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Oumou Touré, le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Adama Tiemoko Diarra et des partenaires au projet.
L’objectif du projet « autonomisation des femmes et dividende démographique au sahel » est le renforcement de l’autonomisation des filles et des femmes en vue d’accélérer la transition démographique pour l’atteinte du dividende démographique.
Dans son intervention le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique dira que le Mali est loin aujourd’hui de satisfaire les besoins en termes de personnel de santé adéquat en matière de la santé des femmes. « Les ratios nous donnent une sagefemme pour 10763 habitants et un infirmier pour1930 habitants » a-t-il déploré, tout en soulignant que ces ratios ne respectent pas les normes en la matière.
Après avoir souligné que le Mali est confronté à une sérieuse incidence en matière de ressources humaines qualifiées, il dira que des efforts importants doivent être réalisés dans l’accessibilité des populations aux services de santé de qualité.
Selon lui, en dépit des résultats satisfaisants en matière d’extension de la couverture sanitaire, la situation sanitaire reste encore caractérisée par des taux élevés de mortalité maternelle et néonatale. « On enregistre chaque année sur 1000 naissances 368 décès soit un taux de mortalité de 36 pour 1000 » a-t-il précisé.
Abordant dans le même sens que son homologue, le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population apportera que l‘enquête démographique et de santé du Mali en sa 5ème édition estime respectivement la mortalité infantile à 56%, la mortalité infanto-juvénile à 95% et la mortalité maternelle à 368 décès pour 100 000 naissances vivantes. « Les risques de décès des jeunes enfants sont plus élevés en milieu rural qu’en milieu urbain » a-t-il ajouté, tout en soulignant avec beaucoup de regret l’effectif insuffisant de sagefemmes et d’infirmiers dans les milieux ruraux.
Selon lui, c’est pour inverser cette tendance qu’il a été initié deux expériences pilotes de recrutement, de formation, de mise à disposition et de fidélisation des sages-femmes en milieu rural à travers le recrutement et le déploiement de 105 sages-femmes au compte des collectivités et l’installation de 16 promotrices de cabinets privés de sages-femmes dans les zones périurbaines.
Selon le ministre Diarra, ces stratégies visent à relever le défi de la disponibilité et d’une meilleure répartition des ressources humaines en vue de contribuer à l’atteinte des objectifs pour le développement durable d’ici l’horizon 2030.
A noter que le coût total de l’opération est de 447 300 000FCFA, composé de 335 475 000FCFA comme l’apport du projet, soit 75% du cout total et de 111 825 000FCFA pour la quotepart des associations de santé communautaire (ASACO) et des communes.
Avant de terminer, le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population a exhorté les centres de santé communautaires et les associations de santé communautaires des communes bénéficiaires à prendre toutes les dispositions pour faciliter l’intégration sociale des sages-femmes afin qu’elles puissent exercer dans les meilleures conditions leurs fonctions au bénéfice des populations locales.
Par Fatoumata COULIBALY
Source: Le Sursaut