J’ai honte de tout l’argent que je prends pour soi-disant l’enseignement ou les soins donnés aux Maliens. Honte pas par ce que je crois ne pas faire de mon mieux mais des moyens mis à ma disposition et de la qualité médiocre du produit fini.
Un jour, étaient garés devant l’administration de notre hôpital 6 véhicules de l’Etat : 4 Prado nouvelle version, une 4×4 double cabine et une Toyota berline. Certainement en réunion technique. Au même moment je n’avais pu faire la créatininémie dans notre laboratoire encore moins le scanner ou l’IRM.
J’ai honte parce que je suis comptable en tant que représentant de l’Etat à la première ligne de contact avec les usagers. Moi je prends plus d’un million et eux ne peuvent souvent même pas faire la glycémie d’urgence.
Il en est de même pour l’enseignement. Lisez le tableau, vous comprendrez. Tellement d’émolument pour souvent seulement 2 h par an en classe et aucune organisation pour nous mettre à contribution afin de faire le suivi des étudiants à l’hôpital. Nous sommes contents de prendre nos émoluments, l’administration s’estime en paix parce que nous ne faisons plus pression pour être recrutés et les étudiants s’estiment libres parce qu’ils ne subissent aucune pression. Au finish qui perd ?
Et pourtant l’accès à ce poste est conditionné à des nombres d’heures de cours à faire, de nombres de publications et de conférences. Mais aucun contrôle. Ça arrange tout le monde. Le ministre n’a pas d’obligation de résultats, le professeur ne publie pas et ne présente pas à des conférences, lui ne peut demander des comptes à son maître de conférences qui à son tour ne peut gronder son maître-assistant. On tue ainsi la science et l’excellence.
Un jeune frère m’appelle un jour pour prendre des informations sur sa transposition. Il a demandé à son régisseur ce qu’il doit faire au niveau de la Faculté. Celui-ci lui aurait dit que ce changement de statut améliore juste son compte en banque. Il était inquiet et déçu qu’il ne puisse encore enseigner, chose qu’il voulait vraiment faire. Est-ce que ses recruteurs pensent la même chose ?
Tout de même, c’est rassurant de voir que, malgré la détérioration du milieu, certains pensent au noble métier et pas au compte en banque en premier. C’est malheureux que partout dans l’administration et même chez les privés, on ne pense qu’à notre compte bancaire et pas aux comptes publics. Alors qu’on oublie que quand l’Etat s’écroule, nous nous écroulerons avec. Que Dieu nous en garde !
La jeunesse devrait prendre des initiatives et refuser de se faire trainer dans la médiocrité parce que c’est nous répondront demain devant nos étudiants et nos patients, sans compter notre conscience ou même Dieu. La renaissance de l’Afrique ne se fera pas avec les vieux. On pourra compter sur certains d’entre eux pour nous guider.
Guida Landouré
Commune I : Les actions du maire salué par Dr. Guida Landouré
Il y a un an ou plus, j’avais posté les images des sacs d’ordures que les habitants de Boulkassoumbougou laissaient au beau milieu de la route. J’exhortais l’ancienne maire de plutôt s’occuper de ces ordures que de fermer un centre de santé.
Heureux j’étais de voir que le nouveau maire a planté des arbres dans cet espace (1re photo), empêchant ainsi de devenir un dépotoir provisoire. Mais hélas, ils se sont transportés sur la route de Koulikoro comme vous voyez sur la 2e photo.
Bamako est sale, non. Ce sont les bamakois qui salissent Bamako et pas les Parisiens.
Combien de fois a-t-on vu des gens dans des Sotrama jeter des peaux de bananes de Guirou par la fenêtre, des canettes par les portières de grosses cylindrées de Ag en plein milieu des ponts, des eaux sales de Yagaré jetées dans la rue et les animaux de Hammadi vadrouiller de poubelle en poubelle ?
Je félicite le maire de la Commune I et je l’exhorte à redoubler d’effort et de planter des arbres dans le nouveau dépotoir mais surtout d’avertir les malfaiteurs de sanctions.
Doit-on faire revenir les milices locales du temps de Modibo ou organiser les quartiers en comité de gestion ?
Guida Landouré
Source: Le Confident