Dans sa croisade contre l’insécurité, le commissariat de police du 13ème arrondissement dirigé par le Commissaire principal de police Ibrahim Togola vient de mettre le grappin sur la bande de Mohamed Diarra, un agent des Eaux et Forêts converti en braqueur redoutable. Celle-ci, spécialisée dans le braquage des Stations d’essence, des hôtels et des bars-restaurants, avait commencé à couper le sommeil à la population de la commune VI et environs depuis cinq mois.
Les premiers éléments, il ressort qu’étant en patrouille, la Brigade de recherche du Commissariat de police du 13ème arrondissement a été informée qu’un braquage était en cours au niveau du bar-restaurant le Tizimizi (Niamana). Aussitôt informée, l’équipe de patrouille a mis le cap sur le lieu indiqué afin de tirer au clair cette affaire.
Sur place, après avoir constaté effectivement que la bande avait déjà pris d’assaut le Tizimizi, les limiers ont fait des tirs de sommation pour dissuader les braqueurs. En effet, la bande composée de deux éléments, notamment Mohamed Diarra (le cerveau du réseau) et Amadou Diarra, menuisier de son état, tous armés de fusil mitrailleur (FM), avait pris en otage les occupants du bar.
Le modus operandi de la bande, dans presque toutes les opérations qu’elle a menées, était le suivant : Après chaque assaut, Amadou Diarra armé de FM monte la garde de l’établissement, histoire de faire office de “sentinelle” pour dissuader les quelques téméraires qui tenteraient d’intervenir afin de porter main forte aux occupants (otages). Au même moment, le cerveau de la bande, Mohamed Diarra, muni également d’un FM, s’introduit dans l’établissement pour braquer les occupants afin de leur retirer leurs objets de valeur : argent, téléphone, bijoux…
De sources policières, sans résistance, les éléments de la Brigade de recherche ont pu neutraliser la “sentinelle”. Ce dernier, moins aguerri que le cerveau de la bande qui avait reçu une formation militaire, a été très vite mis hors d’état de nuire par les policiers. Entre temps, Mohamed Diarra, le boss du réseau, ne se doutant de rien, continuait tranquillement son opération à l’intérieur au cours de laquelle il avait brisé la crosse de son fusil sur la tête du gérant qui avait voulu s’opposer à ses injonctions de lui céder la recette réalisée dans la soirée. C’est ainsi qu’il été surpris par les éléments du 13ème arrondissement.
Sentant l’étau se resserrer autour de lui, l’agent des Eaux et Forêts converti en braqueur redoutable a tenté de se soustraire des mailles du filet tendu par la Brigade de recherche. Peine perdue, face à la détermination des policiers, toutes ces tentatives ont échoué. Finalement, il a été cueilli et soigneusement emballé comme un colis.
Conduits au Commissariat, les deux malfrats ont reconnu être les auteurs de braquage de plusieurs stations d’essence, notamment les trois Stations Dia Negoce (Faladié, Missabougou et Yirimadio), la Station Petro Nientao (Missabougou), la Station Somayaf (en face du Stade du 26 mars), la Station Oil Lybia (près de la Cour Suprême), la Station Petro Brico (Niamana) et la Station Barika (près de l’Ecole nationale de la gendarmerie). Par ailleurs, ils ont reconnu également les braquages contre certains hôtels et bars-restaurants de ladite commune, entre autres : Atlantic, Fista, Point final, Chez Charles, Chez Jérémie…
Cette affaire montre désormais la nécessité de procéder à des enquêtes de moralité lors des recrutements dans les services militaires et paramilitaires. En effet, nous assistons de plus en plus à des démantèlements de réseaux de malfrats dirigés par des porteurs d’uniforme. Toute chose qui doit pousser les plus hautes autorités de notre pays à avoir un regard vigilant sur la qualité des ressources humaines recrutées dans nos forces de défense et de sécurité.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali