Au moins 15 civils ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans un village peul du centre du Mali, a-t-on appris de sources concordantes. La région est marquée par des violences intercommunautaires, ayant fait des centaines de morts ces dernières années.
“Quinze civils peuls ont été tués par des hommes armés à Sinda, village situé à 12 km de Douentza”, a déclaré une source sécuritaire malienne, sans identifier les assaillants. “Certains ont été égorgés dans leur sommeil, d’autres après avoir été arrêtés par de présumés chasseurs traditionnels communément appelés ‘dozos’, ou en tout cas ils étaient habillés comme eux”, a précisé un élu de Douentza ayant requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Les victimes ont été inhumées jeudi par les habitants du village, “la peur au ventre”, a déclaré un enseignant de Sinda.
Peuls contre Bambara et Dogon
Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe du prédicateur radical Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs “groupes d’autodéfense”, en s’appuyant sur les groupes de chasseurs traditionnels dozos.
Les violences qui déchirent cette région depuis cinq ans ont culminé avec le massacre le 23 mars 2019, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls dans le village d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. En juin dernier, quelque 35 Dogons ont été tués à Sobane Da et une quarantaine dans les villages de Gangafani et Yoro, pour ne citer que les attaques les plus meurtrières.
Accalmie
Une accalmie avait été enregistrée depuis la signature en août d’accords “de cessation des hostilités” par des groupes armés peuls et dogons du centre du pays, en marge d’une visite du Premier ministre, Boubou Cissé.
afp/kkub
rts.ch/info