A la fin de ce conseil, le ministre de l’intérieur Abdelouafi Laftit a présenté devant le monarque de nouvelles mesures concernant l’organisation de la communauté juive marocaine, selon un communiqué du porte-parole du palais royal, Abdelhak Lamrini.
Ces mesures — “élaborées, en application des hautes instructions royales” — « viennent consacrer l’affluent hébraïque en tant que composante de la culture marocaine riche de ses multiples affluents », souligne le communiqué publié par l’agence officielle MAP.
La communauté juive marocaine, estimée aujourd’hui à 3 000 personnes, reste la plus importante d’Afrique du Nord, malgré un départ massif vers Israël après la création de l’Etat hébreu en 1948.
Présente depuis l’Antiquité, renforcée au XVe siècle par l’expulsion des juifs d’Espagne, cette communauté a atteint 250 000 âmes à la fin des années 1940. Les nouvelles dispositions ont été élaborées à l’issue de consultations avec les représentants et des personnalités de la communauté juive, selon le communiqué Royal.
Elles instaurent un Conseil national de la communauté juive marocaine, chargé de « la gestion des affaires de la communauté et la sauvegarde du patrimoine et du rayonnement culturel et cultuel du judaïsme et de ses valeurs marocaines authentiques ».
Elles prévoient aussi la création d’une Commission des juifs marocains de l’étranger qui « œuvre à consolider les liens des juifs marocains établis à l’étranger avec leur pays d’origine, à renforcer leur rayonnement cultuel et culturel et à défendre les intérêts suprêmes du royaume ». Les quelque 700 000 Israéliens d’ascendance marocaine ont souvent gardé des liens très forts avec leur pays d’origine.
Enfin est créée une Fondation du judaïsme marocain qui « a pour missions de promouvoir et veiller au patrimoine immatériel judéo-marocain, de sauvegarder ses traditions et de préserver ses spécificités ». Cette nouvelle organisation du judaïsme marocain survient au moment où le rapprochement entre le royaume chérifien et l’Etat hébreu se poursuit à un rythme accéléré.
Israël et le Maroc ont rétabli leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus de normalisation entre l’Etat hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par l’ancienne administration américaine de Donald Trump.