Cette mesure, analyse la Deutsche Welle Afrique (DW), devrait permettre “de renforcer la lutte contre le terrorisme”. Même analyse du côté de la presse malienne, pour qui il s’agit ainsi “de soutenir la montée en puissance de l’armée malienne dans la lutte contre le terrorisme”, rapporte par exemple Bamada.net, décrivant “un grand pas dans la lutte contre l’insécurité”.
Le Mali est en proie à des attaques terroristes qui le déstabilisent profondément. Et depuis le départ de Barkhane, la force spéciale antiterroriste de la France au Sahel, la situation demeure instable.
Une démarche n’incluant pas les policiers ?
L’incertitude demeure autour de l’accueil par le corps policier et ses syndicats de cette mesure, encore peu précisée par les autorités de transitions maliennes. D’autant qu’un malaise antérieur pèse sur la police malienne, comme le rapportait en septembre Mali24. Le site d’actualité malien évoquait alors la grogne des syndicats de police en raison de la “lancinante question de la grille salariale”, et les disparités salariales existant entre agents “recrutés avec le même niveau académique”.
Mais Bamada.net affirme que cette nouvelle mission “régalienne” permettra précisément aux fonctionnaires de la police nationale et à ceux de la protection civile de bénéficier des “mêmes avantages que les autres militaires” engagés sur le champ de bataille.
Quoi qu’il en soit, d’autres voix s’élèvent au Mali pour interroger cette mesure, à l’instar de Mali24, qui estime, dans un autre article, que “pour beaucoup d’observateurs cette militarisation est synonyme de la fin du syndicalisme dans ce corps très décrié par la population et un retour aux années pré-1991”. En janvier 1973, la police nationale était devenue un corps militaire au Mali, avant d’être démilitarisée en 1991 au nom “des libertés publiques”, souligne la DW.
Autre critique exprimée par l’expert interviewé par Mali24, “la démarche” suivie par les autorités de transition n’aurait pas été “inclusive et démocratique, comme si les concernés [n’avaient] pas eu droit à la parole”. Un sentiment “partagé par beaucoup de policiers”, note le site malien.