C’est du moins ce qu’a dit Cheick Oumar Sissoko au cours d’une conférence-débats organisée à la Pyramide du souvenir par la Coordination malienne des organisations démocratiques (Comode). C’était samedi 24 mars dernier, à la Pyramide du souvenir.
“Le mouvement démocratique face à la crise politico-sécuritaire actuelle, rôle et perspectives”, était le thème de cette conférence-débats animée par Cheick Oumar Sissoko, cinéaste et homme politique et non moins membre influent du Mouvement démocratique. Ladite conférence a été initiée dans le cadre de la 27è commémoration du 26 mars 1991, date symbolisant la fin du régime dictatorial et la naissance de la démocratie au Mali.
L’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko a parlé de la gouvernance des différents régimes qui se sont succédé à la tête du Mali.
Pour le conférencier, si le père de l’indépendance du Mali, le président Modibo Kéita avait su mettre sur pied des sociétés étatiques qui faisaient la fierté de tous, celles-ci ont été bradées sous le dictateur Moussa Traoré, lequel a été le premier à affaiblir l’armée malienne à travers une série d’assassinats de vaillants officiers militaires. Le régime d’Alpha Oumar Konaré a également contribué à l’effondrement de l’État par la destruction de l’école malienne et de l’armée. La fameuse “flamme de la paix” et la nomination des officiers de l’armée dans l’administration et dans des postes à l’étranger en sont les preuves. Le conférencier d’ajouter que les mêmes pratiques ont continué sous ATT et se poursuivent aujourd’hui sous IBK. “On n’a pas besoin d’officiers militaires dans l’administration, ils ont leur place dans les casernes” a dit le conférencier.
Il regrette de constater que tout se passe au vu et au su des acteurs d’un mouvement démocratique devenus passifs. Si le mouvement démocratique a chèrement acquis la démocratie en mars 1991, il peine aujourd’hui à préserver cet acquis. Pire, ils ne sont plus nombreux, les acteurs démocratiques prêts à défendre et à mourir pour le pays. C’est cette raison et d’autres encore qui font dire à Cheick Oumar Sissoko que ” le mouvement démocratique a lamentablement échoué”. “Il faut l’admettre, le mouvement démocratique a échoué. Je m’assume, pour avoir dirigé ce mouvement démocratique” a-t-il indiqué.
À son avis, avec la gravité de la situation politico-sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012, les autorités doivent renoncer à l’organisation des élections annoncées pour juillet prochain. Selon lui, il y a des urgences qui doivent être préalablement prises en compte. Il s’agit, entre autres, de la pacification du pays et de la réconciliation des Maliens à travers l’organisation de concertations nationales inclusives. Pour lui, la conférence d’entente nationale organisée il y a quelques mois, a été un échec parce qu’elle n’était pas inclusive. Le mouvement démocratique peut jouer pleinement un rôle dans l’organisation de ces concertations nationales lesquelles permettront de jeter les bases de la refondation de la nation malienne.
Abou Berthé