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Au Bénin, les espoirs présidentiels de Patrice Talon, roi déchu du coton

Une cohue devant l’auditorium de l’Ecole nationale d’économie appliquée et de management (ENEAM) de Cotonou. Ce jour de novembre 2015, les étudiants se bousculent pour entrer malgré l’intervention des agents de sécurité. Ils veulent écouter l’hôte du jour : Patrice Talon. « C’est un homme qui a réussi et qui a vécu de durs moments avec le gouvernement de Thomas Boni Yayi », affirme un étudiant, enthousiaste, dans une salle de 280 places où sont déjà entrées 600 personnes.

homme affaires benin Patrice Talon

Quelques minutes plus tard apparaît la silhouette du richissime homme d’affaires de 58 ans. Patrice Talon, très souriant, est invité à animer une causerie sur « le rôle des chefs d’entreprise dans la lutte contre la pauvreté ». La rencontre est la troisième du genre depuis son retour d’exil en France le 8 octobre 2015.

Parti précipitamment du Bénin dans la nuit du 19 septembre 2012 après une brouille avec le chef de l’Etat, son ancien allié dont il a financé deux campagnes électorales, c’est en présidentiable que Patrice Talon, le magnat du coton, a fait son retour. Candidat pour le premier tour de la présidentielle le 28 février, il fait partie des trois personnalités susceptibles de figurer au second tour le 13 mars, avec le premier ministre Lionel Zinsou, candidat du parti au pouvoir, le FBCE, et l’homme d’affaires Sébastien Ajavon.
« On ne pouvait rien faire sans lui »

Grâce à ses appuis politiques, il avait la main, jusqu’à sa fuite, sur deux organismes clés de la filière du coton : la Centrale de sécurisation des paiements et recouvrements (CSPR-GIE) chargée de la gestion des flux physiques et financiers, et la Commission Intrant (CI), chargée d’estimer les besoins en engrais des producteurs, de sélectionner les fournisseurs et d’organiser leur distribution aux producteurs. « On ne pouvait rien faire sans lui. Patrice Talon était le plus gros importateur d’intrants. Mais il détenait aussi le plus grand nombre d’usines d’égrenage. Ça écrase la concurrence », affirme un retraité de la CSPR.

Après une accusation de détournement de près de 12 milliards de francs CFA (18 millions d’euros) de subventions publiques pour l’achat des engrais et une première garde à vue en avril 2012, l’homme d’affaires prend la poudre d’escampette pour Paris, où il possède un appartement cossu dans le 16e arrondissement. D’autres accusations surgiront : Patrice Talon aurait essayé d’empoisonner le président béninois au moyen de médicaments trafiqués, voire de préparer un coup d’Etat. L’affaire, rocambolesque, se termine par deux ordonnances de non-lieu de la justice béninoise en juillet 2013 et le refus de la justice française d’extrader l’homme d’affaires pour insuffisance de preuves en décembre 2013. Mais l’homme d’affaires perd le monopole qu’il s’était arrogé sur la filière coton.

Source: lemonde

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