C’est un véritable électrochoc économique que s’apprête à lancer le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso.
Face à la grave crise sécuritaire qui asphyxie les finances publiques, le président de la Transition annonce un plan de relance musclé dès la semaine du 29 avril.
Première mesure choc : le lancement du remboursement de la dette intérieure accumulée ces derniers mois.
« A partir de la semaine prochaine, toutes les petites dettes seront payées. Puis, on remontera progressivement vers les plus grosses, pour que l’économie nationale reparte », a martelé le capitaine Traoré ce 28 avril.
Un bol d’oxygène très attendu par les entreprises locales qui souffrent depuis des mois des arriérés de paiement de l’État, plombant l’activité. En réglant enfin ses dettes, les autorités espèrent désormais doper la reprise.
Mais le patron du Burkina ne compte pas s’arrêter là. Dans son viseur : l’industrialisation massive du pays pour sortir du « piège » de la dépendance aux exportations de matières premières brutes qui « fait fuir les devises ».
« On a évalué nos richesses naturelles, pas que l’or, et on prévoit de construire des usines pour tout transformer sur place », a détaillé Ibrahim Traoré.
Avant de continuer : « Par exemple, on a découvert une argile de très bonne qualité qui peut remplacer le clinker dans la production de ciment ».
Une nouvelle ère industrielle en somme, pour capter la valeur ajoutée, créer des emplois et éviter la fuite des capitaux à l’étranger.
Même si les contours précis de ce grand virage restent à définir, un cap clair semble avoir été pris par le jeune capitaine putschiste.
A 36 ans seulement, ce dernier affiche ainsi son ambition de transformer rapidement l’économie de son pays meurtri par des années d’instabilité politique et sécuritaire.
Un objectif titanesque, mais indispensable pour reprendre le contrôle des territoires aux mains des groupes jihadistes.
En réglant d’abord ses dettes, puis en amorçant son virage industriel, Ibrahim Traoré espère bien redonner un second souffle économique au Burkina Faso.
Et ainsi prouver que son coup de force militaire avait une réelle feuille de route pour redresser la nation
Source : L-frii