Exactement comme la France et son armée ont lâché en plein vol le Mali dans sa lutte contre le terrorisme, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a trahi l’esprit du Mali Kura en plein vol au regard du favoritisme qui a émaillé l’attribution récentes de logements sociaux situés à N’Tabacoro. Sur la liste des bénéficiaires desdits logements, publiée le 14 février 2021, on y trouve les enfants du Premier du ministre, les membres de sa famille, ses amis, ses collègues de travail (des ministres) et ses camarades de lutte politique du M5.
Choque qui a fortement choqué les Maliens qui commencent aujourd’hui à douter fort du projet du Mali juste et équitable tant promis par les autorités de la transition.
Cette affaire, le premier gros scandale social essuyé par les autorités maliennes de la transition, est venue convaincre les Maliens d’une chose. A savoir que le favoritisme au Mali n’est pas mort avec le défunt régime d’Ibrahim Boubacar Kéita. Le plus décevant et révoltant dans l’affaire est qu’elle remet en cause des acteurs principaux même du projet du Mali nouveau, avec en peloton de tête le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui chante, partout où il passe, la nécessité de rebâtir un Mali débarrassé de l’injustice sociale, du favoritisme et de la corruption. Alors la question que l’on se pose est de savoir comment a-t-il osé ? En tout cas, à l’heure actuelle, la déception des Maliens est à son comble. Au regard de la gravité de la faute et de la flagrance qui l’a caractérisée, les condamnations continuent encore à inonder les réseaux sociaux. Elles proviennent même des proches du chef du gouvernement. Certains d’entre eux demandent même à ce qu’il soit démis de ses fonctions à la Primature, tant le scandale trahi l’esprit du Mali Kura qui mobilise actuellement la majorité des Maliens.
Que s’est-t-il passé ?
Tout a commencé le 14 février 2022, lors que l’Office malien de l’habitat a procédé à la publication de la liste des bénéficiaires de la 2e tranche des 12566 logements sociaux de N’Tabacoro. Sur le document, les Maliens ont été surpris de voir les noms de tous les gens, sauf ceux qui remplissent réellement les critères d’attribution des logements sociaux. Car, sur « la maudite liste », l’on peut voir les noms des enfants du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, du ministre des Affaires foncières, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Bréhima Kaméma. A ceux-ci s’ajoutent les noms du ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, Oumarou Diarra, des hommes politiques proches du M5 ou leurs enfants, des activistes et vidéomen très proches du chef de gouvernement de transition.
Conséquence : les Maliens se sentent aujourd’hui trahis par ce comportement des autorités de la transition qui veulent faire le Mali Kura (Mali nouveau) avec les anciennes pratiques qui ont fait détester le Mali kôrô (Mali ancien). Le pire dans cette affaire est le festin que des autorités de la transition font autour des logements sociaux qui sont à l’actif du régime décrié du président Ibrahim Boubacar Kéita.
Avec une telle attitude, bon nombre de concitoyens doutent du coup de la sincérité du combat de la transparence entamé par les autorités actuelles. Les enfants du Premier ministre et les ministres ont-ils besoin de logements sociaux ? Sur quelle base leur a-t-on attribué des logements sociaux destinés aux Maliens ayant un revenu intermédiaire ou faible ? Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga était-il au courant du cas de ses enfants dont les noms apparaissent sur la fameuse liste ? Des questions qui méritent des réponses.
Face à la colère noire des Maliens, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population a pris la décision de dissoudre la commission d’attribution de ces logements sociaux. Mais, cette décision du ministre sera-t-elle suffisant pour rétablir la confiance entre les Maliens et les autorités de la transition ?
Selon les informations, c’est le ministre Kaméma qui serait à l’origine de la composition de cette liste à polémique. Pire encore, il l’aurait unilatéralement élaborée sans l’implication de l’Office malien de l’habitat. Mais, avec la bénédiction de qui ? Encore une fois, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga n’était-il pas au courant ? Une chose est sûre, c’est que le ministre Kaméma et toutes les autorités de la transition qui lui ont envoyé les noms de leurs enfants, amis ou copines sont toutes coupables et risquent de souiller l’image de cette transition au moment où celle-ci bénéficie du soutien de la population pour faire face aux sanctions économiques infligées par la CEDEAO et l’UEMOA.
Moussa Diarra
Source: La Lettre du Peuple