Digne d’un film d’espionnage. Le samedi 27 janvier dernier, un avion russe en provenance de Biélorussie et en route pour le Mali a atterri en catastrophe à Mirecourt, chargé de « marchandises militaires »…
Mirecourt, escale russe ! Dans le milieu aérien, l’aéroport vosgien est réputé pour sa piste d’atterrissage capable de supporter de gros-porteurs. En revanche, on ne savait pas qu’il pouvait aussi servir de plateforme de transit de « marchandises militaires » vers l’Afrique, comme on vient de l’apprendre récemment.
Jusqu’à aujourd’hui, l’information avait été tenue secrète. Samedi 27 janvier dernier, un avion russe « ilyushin II-62 » en provenance de Biélorussie et à destination du Mali a atterri de nuit en urgence à Juvaincourt-Mirecourt.
« Il devait aller à la base de Vatry, près de Châlons-en-Champagne. Mais il a rencontré un problème de carburant et la météo n’était pas bonne du tout. L’appareil a tenté d’aller à Metz. Mais cela n’allait pas. On l’a donc autorisé à se poser à Mirecourt pour une question de sécurité », explique Imed Bentaleb, le directeur de cabinet du préfet des Vosges, joint hier au téléphone.
« Ravitailler l’armée malienne » ?
L’avion russe est un gros engin. C’est l’équivalent du Boeing 757. À son bord, sept hommes. Et une cargaison que les autorités françaises ne connaissent pas à cet instant. À leur arrivée, les gendarmes aériens, les gendarmes locaux, le directeur de cabinet et les douanes procèdent au contrôle de l’avion. « Tout était conforme. L’ilyushin II-62 a pu repartir avec le plein de kérosène le lundi matin », ajoute Imed Bentaleb.
La cargaison ? « De la marchandise militaire. Mais tout était conforme », dit le directeur de cabinet. Selon nos informations, il s’agissait de plus de 40 tonnes d’armes…
« On peut espérer que cet avion allait ravitailler l’armée malienne et non les combattants terroristes… Mais à mon sens, si la France avait des informations n’allant pas dans le bon sens, jamais elle n’aurait autorisé cet avion à se poser sur son territoire, que ce soit à Vatry, Metz ou Mirecourt », assure ce spécialiste de l’Armée contacté ce mardi.
Les services de l’État ont contrôlé l’avion. Tout était conforme.
Imed Bentaleb, directeur de cabinet de la préfecture