Attendant le bilan financier de la Can 2015 : Quelle destination pour les 250 millions Fcfa de la Caf ?
Le football est l’un des plus grands business à travers le monde. Au point de constituer une mafia méconnue du commun des mortels et difficile à contrôler par les puissances publiques. Cette pratique sportive est gérée dans tous les pays par une Fédération nationale sportive qui détient tous les pouvoirs. Qui s’y frotte, s’y pique ! Sa toute puissance est de fait établie et gare à celui qui, ancien footballeur, homme politique ou président de la République, souhaite contrarier sa volonté. La FIFA se chargera de lui dire de se tenir loin des affaires du football.
Paradoxalement, cette année, pour organiser la Can en Guinée équatoriale, il a fallu une décision politique. Constat : personne n’a dénoncé cette situation. Alors, l’affairisme, le clientélisme, les malversations financières ont de beaux jours devant eux. Pendant que la gestion des droits de télévision, des images et autres campagnes publicitaires autour des compétitions sportives africaines, européennes, asiatiques, américaines constituent d’importantes mannes financières pour les Fédérations de football.
Pour revenir à notre sujet, après chaque Can, la Confédération africaine de football (Caf) partage une somme d’argent entre les différents pays qui ont pris part à la compétition et chaque pays reçoit sa part en fonction de la performance de son équipe. Et en fonction donc d’une clé de répartition. C’est ce qu’on appelle les ristournes de la Caf. Notre pays en bénéficie depuis des années. Lors des deux dernières éditions, les ministres qui ont géré ces ristournes se seraient bien enrichis et auraient même construit des villas. Avec la bénédiction -pour ne pas dire la complicité- des membres de la Fédération malienne de football.
Cette année, les regards sont tournés vers cette somme qui, il faut le dire, revient au pays et non à une Fédération de football. Le Mali qui n’a pas atteint les quarts de finale de la compétition aura 500 mille dollars soit 250 millions de Fcfa. Les membres de la Fédération malienne de football entendent se partager cette somme avec le ministère des Sports conformément à la pratique instaurée depuis des lustres. Ils n’attendent que ce moment, histoire de se frotter les mains. D’autant qu’ils pensent qu’ils n’ont de compte à rendre à qui que ce soit, surtout s’ils bénéficient de l’onction du ministère. Alors que la bonne direction de cet argent est le Trésor public. L’absurdité du comportement de la Fédération malienne de football réside en ce fait qu’elle est incapable de financer les campagnes des équipes nationales (football, basket-ball) aux compétitions africaines et mondiales. C’est l’Etat qui finance ces campagnes à coups de milliards de Fcfa.
C’est peut-être la fin de cette pratique peu orthodoxe. En effet, on apprend de source sûre que l’actuel ministre des Sports souhaite que les 250 millions Fcfa soient versés au Trésor public. Ce qui mécontenterait déjà certains membres de la Fédération ; lesquels multiplient les tractations afin de dissuader le ministre Poulô de ne surtout pas se priver de cette somme. Argument avancé : tous ses prédécesseurs auraient fait pareil. Ce qui a permis à ces ministres de construire des villas ou de fonder des sociétés ou entreprises avec les ristournes de la Caf.
Selon nos sources, Poulô serait entre le marteau et l’enclume d’autant que des membres de la Fédération, qui s’opposent à sa volonté, estiment qu’ils méritent cet argent qui serait le fruit de leurs efforts. Le ministre des Sports résistera-t-il à la pression de la Femafoot ?
Une chose est sûre : il revient aux autorités d’en décider de l’utilisation judicieuse de ces ristournes de la Confédération africaine de football (Caf).
Affaire à suivre…
Kassim TRAORE
source : reporter