Le ministre de l’Education Nationale a présenté hier jeudi 23 juillet le rapport mondial de suivi sur l’Education pour Tous (EPT). C’était à la faveur de la traditionnelle cérémonie de lancement officiel du rapport dans la salle Aoua Keita de l’Assemblée Nationale sous la présidence du président de l’Assemblée Nationale, honorable Issaka Sidibé en présence de tous les acteurs et partenaires de l’éducation, notamment l’UNESCO. Cette importante cérémonie qui était retransmise en directe par l’ORTM a été un réel cadre d’échanges entre le ministre de l’Education et ses collaborateurs, d’une part et les députés d’autre part, sur les enjeux du système éducatif malien qui a aujourd’hui besoin de tant d’attention des parlementaires pour sortir de l’ornière.
Cette cérémonie a été une occasion pour le ministre Barthélemy Togo de réitérer l’augmentation du budget de l’éducation nationale, le renforcement de ressources humaines, entre autres. Une œuvre de solidarité nationale qui doit être observée avec pertinence par nos élus nationaux quand on sait que l’éducation constitue le socle même pour forger l’avenir d’une nation et que c’est au niveau de cette éducation que les problèmes les plus récurrents du pays se posent.Considérée comme la plus haute mission de l’Etat, il est important pour le gouvernement d’accorder une importance particulière au sous-secteur de l’éducation. Les parlementaires se sont joints au ministre de l’Education nationale pour souligner la pertinence de la question.
Il ressort du rapport 2015 de l’EPT dont le résumé a été présenté par le ministre de l’Education Nationale devant les députés que, après le lancement de l’EPT en l’an 2000 qui a retenu 2015 comme horizon pour atteindre ses objectifs, il y a eu de chemins parcourus mais aussi des efforts à faire s’agissant du Mali. Force est de constater que le taux d’alphabétisme est d’environ 27,7% (19,8% pour les femmes et 36,1% pour les hommes) pour les plus de 15 ans.
En effet, pour ce qui est du premier objectif de l’EPT à savoir Education et de protection de la petite Enfance, le taux de préscolarisation de 10% prévu par le programme décennal de développement de l’Education pour l’horizon 2012 n’a pas été atteint. Le ministre a déploré que le sous-secteur de l’éducation reste essentiellement dominé par le privé.
En ce qui concerne l’objectif de scolarisation universelle au niveau du primaire, le nombre d’écoles fondamentales, tous statuts confondus, est passé de 5000 en 2000-2001 à 10 956 écoles en 2011 pour s’établir à 12 519 écoles en 2014 au premier cycle, soit une augmentation moyenne de 2% par an. Quant à la réponse aux besoins éducatifs des jeunes et des adultes, le taux de transition effective du 2ème cycle du fondamental au secondaire qui mesure la capacité de cet ordre enseignement à accueillir les nouveaux candidats admis au DEF, a cumulé de 56% en 2008-2009, chuté à 30% en 2009-2010 pour s’établir à 42% en 2014. Les objectifs relatifs à l’éducation tout au long de la vie et à l’Alphabétisation des adultes, eux aussi n’ont pas été fameux. Le taux d’alphabétisation est 27% dont 19,8% pour les femmes et 36,1% pour les hommes alors que ce taux était de 26% en 2006, dont 18,2% pour les femmes et 34,9% pour les hommes. Quant à l’objectif parité et égalité entre les sexes, le taux passe de 0,7 à 1,0. Il a baissé à 0,8 en 2013-2014 et reste constant en 2015.
Par rapport au dernier objectif de l’EPT qui est celui de la qualité de l’Education, 25% des enseignants au premier cycle ont été qualifiés durant la période allant de 2000-2001 à 2003-2004.
Ce rapport 2015 de suivi de l’EPTprésenté sous l’égide de l’UNESCO met donc en évidence les progrès qu’il reste à réaliser en fournissant des recommandations pour le nouvel ordre du jour mondial sur le développement durable. Bien que l’objectif est loin d’être atteint, des initiatives et stratégies sont mises en place pour améliorer l’accès. Parmi lesquelles l’on peut citer, entre autres, l’amélioration de l’offre éducative par la mise en place d’une carte scolaire,une compétence transférée aux collectivités territoriales, l’implication et la responsabilisation des collectivités territoriales dans la gestion du système éducatif, la mise en place et le renforcement des capacités des comités de gestion scolaire (CGS) afin qu’ils soient les vecteurs de sensibilisation de la population. Mais aussi, la mise en œuvre de la politique nationale de l’alimentation scolaire, la mise en place d’une politique nationale en matière de scolarisation des filles, le développement d’une stratégie de scolarisation accélérée/passerelle en direction des déscolarisés et non scolarisés, le développement d’alternatives éducatives qui sont autant de stratégies que le département se doit de mettre en œuvre.
Daniel KOURIBA
Source: Tjikan
