Au moment où la vaillante armée malienne s’apprête à célébrer son 56e anniversaire, avec comme point d’honneur, l’organisation réussie du Sommet Afrique-France, voilà que des hommes sans foi ni loi viennent de glisser un grain de sable dans la pâte. Notre nation a été endeuillée, hier matin, par deux attaques terroristes à Gao et à Goundam. L’attaque lâche la plus meurtrière a visé le site de regroupement du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) à Gao, comme pour rappeler à nos forces armées et de sécurité que la lutte contre le terrorisme est un combat de tous les jours. Par contre, ces actes barbares ne doivent entamer en rien la détermination des FAMAs à vaincre, ces adeptes de la terreur.

Vengeance, règlement de compte ou complot contre le processus de paix ? Notre pays, après les attaques du restaurant la Terrasse en Commune II du District de Bamako, les prises d’otages meurtrières de l’hôtel Radisson de Bamako, du Byblos de Sévaré, et l’attaque de l’hôte Nord-Sud, a été de nouveau endeuillé par les narco terroristes.
Les ennemis de la paix ont de nouveau frappé au cœur de notre dispositif sécuritaire avec un grand risque de plomber le processus de paix en cours déjà en difficulté, à cause des multiples voltefaces des ex-rebelles de Kidal.
Hier matin, peu avant 9h, un véhicule suicide s’est fait exploser à l’intérieur du camp du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) à Gao, abritant des éléments des Forces armées maliennes, de la Plateforme et de la Coordination des mouvements de l’Azawad (600 au total) qui devaient mener les patrouilles mixtes envisagées dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation dans notre pays.

Deuil de trois jours
Si les circonstances précises de cette attaque lâche restaient à être déterminées, hier le bilan officiel provisoire annoncé par le gouvernement était de 47 morts, dont cinq kamikazes et plusieurs dizaines de blessés.
Ce bilan officiel a été revu à la hausse quelques heures après, dans l’après-midi, à la suite de l’adresse télévisée du président de la république, Ibrahim Boubacar Keita, à la nation. Il a fait état de plus de soixante morts et 115 blessés.
Selon des sources non officielles à Gao, l’on dénombre 77 morts, dont 32 élément de CMA ; 27 de la Plateforme et 18 FAMAS.
Tout est-il que ce bilan peut être toujours revu à la hausse, au regard de l’état des nombreux blessés transportés à l’hôpital.
Peu avant, vers 5H du même matin d’hier mercredi, des individus armés à bord d’un véhicule ont attaqué le check-point de Goundam situé sur la route de Tonka faisant un mort et 5 blessés conduits aux urgences du CSREF. Les assaillants après avoir commis leur forfait sont évaporés dans la nature.
Aussitôt, sur instruction du Président de la république, le gouvernement a dépêché urgemment une mission gouvernementale, conduite par le ministre de la Défense et des anciens combattants, pour apporter la compassion et la solidarité des plus hautes autorités du pays et présenter les condoléances aux parents des victimes.
Le Président de la république, quant à lui, s’est incliné devant la mémoire des victimes et a fait observer au Conseil des ministres une minute de silence.
Aussi, a-t-il décrété trois jours de deuil national, avant d’instruire le reformatage de la célébration de la fête de l’Armée du 20 janvier en la ramenant aux seules prises d’armes.
Par ailleurs, il a instruit au gouvernement d’apporter toute l’assistance nécessaire aux familles des disparus et aux blessés.
En cette douloureuse circonstance, le Président Ibrahim Boubacar Keita et le gouvernement ont adressé leurs condoléances aux familles des disparus et souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Le gouvernement, tout en condamnant énergiquement ce lâche attentat, rassure les populations, tout en les informant que des mesures permanentes sont en cours dans le cadre du renforcement de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national.

Vague de condamnations
La MINUSMA, pour sa part, dans un communiqué rendu public, a condamné avec la plus grande fermeté cette attaque lâche et ignoble avant de présenter ses condoléances attristées au gouvernement et au peuple malien aux parties à l’Accord de paix ainsi qu’aux familles des victimes.
La mission de l’ONU au Mali réaffirme son soutien au processus de paix et espère que les responsables de cette attaque odieuse seront rapidement identifiés et traduits en justice.
La France condamne avec la plus grande fermeté l’attaque à la voiture piégée perpétrée contre un camp militaire à Gao.
« Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes ainsi qu’aux autorités maliennes.
Cette attaque vise clairement à contrecarrer les efforts en faveur de la stabilité et de la sécurité des populations et à saper la confiance entre les signataires de l’accord d’Alger. La France est déterminée à lutter contre tous ceux qui entravent le retour de la paix au Mali. Elle appelle les parties à maintenir leur engagement dans le cadre du processus de paix », a rassuré la France dans son communiqué.
La Médiation Internationale et les Parties Signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali condamnent avec la dernière énergie cet acte barbare. Elles demandent l’ouverture d’une enquête dans les plus brefs délais pour faire la lumière sur cet attentat et identifier les auteurs de ce crime odieux.
Le président de la république s’est adressé à la nation en appelant à plus de solidarité pour faire face à l’ennemi commun, ceux qui sabotent la paix en tuant leur propre peuple.
Le MOC est chargé de la planification et de la conduite des patrouilles mixtes, associant les FAMa, la Coordination et la Plateforme, avec l’appui de la MINUSMA et des forces internationales, afin d’assurer la sécurité dans le Nord du Mali.
Depuis quelques jours, des informations émanant de la CMA, faisaient état de risque d’insécurité à Gao, notamment contre les patrouilles mixtes.
Fondés ou non ces soupçons d’insécurité malgré les efforts déployés par les FAMA et Barkhane, en démantelant des réseaux terroristes ces derniers jours, n’a pas dissuadé les ennemis de la paix contre leur projet terroriste.
L’heure doit être à l’union sacrée pour éviter que le processus de paix en cours ne prenne un coup fatal au lendemain de cet attentat meurtrier contre le MOC représentant un dispositif non négligeable dans la mise en œuvre progressif de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Aux victimes de ces attentats terroristes, le Quotidien des sans voix prient pour le repos de leurs âmes, et souhaite un prompte rétablissement aux blessés.

Par Sidi Dao

Source: info-matin