S’exprimant devant des élus républicains à Miami, Donald Trump a confirmé, lundi 27 janvier 2025, son intention d’instaurer de nouveaux droits de douane sur plusieurs produits clés, notamment les semi-conducteurs, l’acier, l’aluminium et le cuivre, rapporte La Tribune. Il justifie cette mesure en affirmant vouloir réduire la dépendance des États-Unis aux importations, notamment chinoises, et relancer la production nationale.
«Si vous voulez arrêter de payer des taxes ou des droits de douane, vous devez construire votre usine ici en Amérique», a-t-il déclaré, appelant les entreprises étrangères à investir directement aux États-Unis pour contourner ces barrières tarifaires. Cette annonce s’inscrit dans la continuité de ses précédentes politiques économiques, déjà marquées par des taxes sur l’acier et l’aluminium durant son premier mandat.
Un nouvel axe protectionniste pour relancer l’industrie américaine
Le secteur des semi-conducteurs est particulièrement stratégique, car ces composants sont essentiels aux industries technologiques et de défense. En réponse à la montée en puissance de la Chine, Washington avait déjà restreint l’accès aux technologies avancées, accusant Pékin de fausser la concurrence.
Le nouveau gouvernement américain a récemment ouvert une enquête sur les pratiques commerciales chinoises, soupçonnées d’affaiblir les entreprises américaines en pratiquant des prix artificiellement bas et en multipliant les investissements. Selon Gina Raimondo, secrétaire au Commerce, la Chine a injecté 40 milliards d’euros dans son industrie des semi-conducteurs, intensifiant la compétition.
Une dépendance jugée dangereuse face à la Chine
Les États-Unis craignent une dépendance croissante aux composants chinois, présents dans près des deux tiers des produits électroniques vendus sur leur territoire. En réaction, l’administration Trump mise sur les droits de douane comme levier de négociation, une stratégie déjà éprouvée par le passé pour inciter les partenaires commerciaux à se plier aux exigences américaines.
L’administration Biden avait tenté de renforcer la production nationale via le CHIPS Act, un programme doté de 52 milliards de dollars pour stimuler l’industrie des semi-conducteurs aux États-Unis. Toutefois, selon Katherine Tai, représentante au Commerce, ces efforts risquent de ne pas suffire face aux stratégies agressives de Pékin.
L’annonce de ces nouvelles restrictions suscite également des tensions avec certains alliés de Washington, notamment l’Estonie et la Lituanie, qui dénoncent des mesures risquant de fragiliser la coopération entre partenaires occidentaux.
Source: https://www.capital.fr