Faisant sien l’adage selon lequel « vaut mieux voir une fois que d’entendre cent fois», le ministre de l’Elevage et de la pêche a effectué, mardi dernier, une visite à Kasséla, pour s’enquérir des acquis du programme d’insémination artificielle bovine dont les éleveurs de la zone ont bénéficié en 2014, grâce à la coopération entre le Mali et du Maroc pour la promotion du secteur de l’élevage.
Le ministre Nango DEMBELE était, pour la circonstance, accompagné d’une très forte délégation, comprenant les membres de son cabinet ; des responsables des services rattachés à son département ; des autorités administratives de la région de Koulikoro et responsables des coopératives d’éleveurs de ladite région.
Les exploits de l’insémination artificielle
Cette visite s’inscrit dans le cadre de suivi des activités d’insémination bovine qui ont démarré qui ont démarré en 2014, grâce à la coopération entre le Mali et du Maroc pour la promotion du secteur de l’élevage.
Aussi, se veut-elle, une occasion pour le 1er responsable du département de l’Elevage et de la pêche de s’enquérir des préoccupations des éleveurs de la zone, en vue d’en trouver des solutions idoines.
Au fait, après l’accueil de la délégation du ministre par les autorités administratives et coutumières de Kasséla, la visite a commencé dans le parc d’Adama DEMBELE. Ici, vivent une quarantaine de têtes de bœufs, de vaches et de veaux inséminées, dont 16 laitières qui produisent 140 litres de lait par jours.
Selon Adama DEMBELE cette initiative est venue à point nommé car nos vaches ordinaires, dit-il, ne produisent même pas 3 litres de lait par jour, pendant que les vaches inséminées en produisent plus de 20 litres par jour.
Mieux, ses bovins inséminés sont adaptés au système d’alimentation de nos vaches ordinaires.
Parlant de ses recettes financières en termes de vente de lait, l’éleveur DEMBELE dit encaisser en moyenne 1 260 000 FCFA par mois. Une dizaine de vaches dans ce parc, a-t-il révélé, sont en gestation et dans quelques, elles vont augmenter son volume de lait à vendre.
Après la délégation a mis le cap dans la ferme de M. Oumar DIALLO. Là, les laitières sont traies à l’aide d’un tire lait électrique. Avec ses dix laitières inséminées, M. Oumar Diallo dit collecter en moyenne 120 litres de lait par jours et percevoir des millions de nos francs chaque fin de mois
M. DIALLO s’est dit très reconnaissant à l’endroit du gouvernement suite pour cette initiative.
«N’eut été l’insémination bovine, j’allais abandonner l’élevage et aller en aventure. Mais je ne bougerai plus d’un iota. Le Mali est riche et nous n’avons nullement pas besoin d’un autre pays pour se développer», a-t-il déclaré.
Ensuite, la délégation s’est rendue dans la ferme d’Amadou KOBLEN. Là, également les vaches laitières produisent des dizaines de litres par jours. Comme ses collègues, M. KOBLEN aussi se frotte les mains à chaque fin du mois.
Zoom sur la laitière de Kasséla
La laiterie de Kasséla a été la dernière étape de la visite du ministre Nango DEMBELE. En effet, l’approvisionnement de Bamako et environ en lait est assuré avec la collecte de plus 3 000 litres par jours.
Créée en 1998, la laiterie de Kasséla est une véritable usine de conditionnement de lait dans des normes internationales d’hygiène requises. Avec plus d’une dizaine d’employés composés de vétérinaires, de techniciens en santé animale et de spécialistes d’hygiène, la laiterie de Kasséla est une entreprise, qui malgré certaines difficultés, arrive à joindre les deux bouts.
Selon Abou NIANGADO, le président de la fédération de la section de lait et directeur de ladite laiterie, la principale difficulté à laquelle leur entreprise est confrontée est celle de la mévente.
«Malgré le fait que la laiterie est au bord d’une route nationale et qu’elle soit une référence en matière de lait de qualité, nous sommes confrontés à la mévente. Nous pouvons distribuer des milliers de litres de lait au village et environnant, car nous n’avons pas de moyens adéquats de conservation de lait. Rien qu’au mois de janvier, la laiterie a distribué 1 630 litres de laits. Et le mois passé, nous avons distribué plus de 2 000 litres. Si nous pouvons avoir un système de conservation, ce sera une très bonne chose pour les producteurs de lait de la zone de Kasséla et pour la laiterie », a-t-il souhaité.
Les engagements du ministre
Ayant écouté avec une oreille attentive les principales préoccupations des uns et des autres, le ministre Nango DEMBELE dit avoir pris bonne note de leurs doléances. Et s’engage de les examiner avec le plus grand intérêt.
« Pour les difficultés, je vous promets de les mettre à l’ordre du jour des réunions de cabinets pour trouver des solutions idoines à ces problèmes. Soyez en sûrs, une des préoccupations de Président Ibrahim Boubacar Keita est surtout de développer d’une manière considérable et durable les acteurs des secteurs de l’élevage et de la pêche», a-t-il rassuré.
Par ailleurs, le ministre DEMBELE a mis un accent particulier sur l’importance des coopératives dans la politique de développent des secteurs de l’élevage et de pêche. « Je vous conseille toujours de vous organiser autour des coopératives d’éleveurs. Cela facilitera votre identification et celle des défis auxquels vous êtes confrontés. D’ailleurs nous sommes en train de voir comment nous pouvons renforcer la capacité de coopératives pour atteindre les objectifs du gouvernement pour ces 2 secteurs», a-t-il conclu.
Signalons que de 2014 à nos jours, 4 752 éleveurs ont bénéficié de l’insémination artificielle bovine. Le taux de réussite de l’insémination artificielle est de 60%.
En 2016, 2 113 bœufs et 1917 vaches ont été inséminés à travers tout le Mali.
Pour 2017, le ministre DEMBELE annonce la construction d’un centre d’insémination artificielle, pour l’amélioration de la gestion du programme. Dans ce cadre, 20.000 vaches laitières et 10.000 vaches à viande seront inséminées. De même le démariage de l’insémination artificielle chez les petits ruminants, le recyclage de 40 agents d’élevages, les recyclages de 30 agents inséminateurs seront les principales activités du programme d’insémination artificielle.
Par Christelle KONE.
Source: info-matin